Etabli au centre de la localité urbaine et à 30 km à l'ouest de Tipasa, l'hôpital de Sidi Ghilès, où exercent plus de 400 médecins et paramédicaux, vient de faire l'objet nouvellement d'une attaque noctambule par une bande d'individus armés jusqu'aux dents, ayant conduit un des leurs pour des soins à la suite d'une grave empoignade entre bandes rivales. Etrangement, le même épiphénomène s'était produit au début du mois d'août passé au sein des urgences hospitalières de Koléa, lorsqu'un chef de groupe d'une bande provenant de Fouka, blessé, avait été admis dans cet hôpital. A l'origine de cette affaire, deux bandes rivales armées de sabres, couteaux et de gourdins, s'étaient affrontées à Fouka, et le chef d'une de ces bandes ayant été gravement blessé fut transporté aux urgences de Koléa. Les 12 éléments composant cette bande se sont déplacés à Koléa pour enlever leur chef au médecin, qui était en train de lui prodiguer des soins, en usant de provocation, d'outrages et de brutalité. Par ailleurs, le même scénario a eu lieu à l'hôpital de Hadjout en 2013, où suite à l'admission d'un blessé appartenant à une bande rivale et qui a été lacéré de coups de couteau, a été vite rejoint par la bande rivale munie d'épées et de gourdins pour se venger. Lors de l'intrusion au centre hospitalier, les malfrats ont semé une véritable panique à l'intérieur des urgences, ce qui a conduit le personnel médical à s'enfuir devant cette horde sauvage. Le même phénomène s'était produit jeudi passé à l'hôpital de Sidi Ghilès, qui, rappelons-le, avait connu par le passé, des tentatives d'agression semblables, particulièrement, celle de 2009, lorsqu'un infirmier a été attaqué dans l'exercice de ses fonctions. L'agression, la plus grave est celle qui avait eu lieu au cours du mois de septembre 2011, lorsque aux environs de minuit, plusieurs individus s'étaient présentés à la porte du principal accès de l'hôpital, munis de sachets, et ont demandé à pénétrer à l'intérieur de l'hôpital pour visiter un malade. Le gardien qui soupçonnait un autre type d'incursion a été formel en leur affirmant que les visites ne sont pas admises à minuit. Le règlement imposant la fouille des sachets qui lui paraissaient improbables, ces 4 individus ont refusé d'obtempérer et se sont empressés de frapper les gardiens à l'aide d'armes blanches. Les intrus ont failli rentrer si ce n'était le concours du médecin en chef accompagné d'autres agents du corps médical, qui s'étaient opposés avec violence à ces voyous. Aussi, récemment, le même drame s'est reproduit, car selon des témoins visuels, jeudi aux environs de 2 heures du matin, un groupe d'excités, sous l'emprise d'alcool et de psychotropes, ont accompagné un des leurs afin de le faire soigner aux urgences hospitalières de Sidi Ghilès, à la suite de graves accrochages entre bandes rivales. Notre source qui tient à garder l'anonymat a révélé que l'enjeu de cette rixe, fut la découverte en mer sur les côtes de sidi Ghilès, d'une grande quantité de drogue et de kif. Cette «pêche miraculeuse» fut la pomme de discorde entre ces malfaiteurs. A l'issue de la bataille rangée, qui s'est déroulée entre ces groupes de voyous, armés de sabres, couteaux et de fusils à harpons, ces derniers ont exigé d'entrer en force à l'hôpital, en affrontant le personnel hospitalier et le personnel de sécurité. Le lendemain de cette nuit agitée, plusieurs dizaines d'employés de l'hôpital de Sidi Ghilès, ont observé un sit in «en guise de protestation contre cette insécurité», nous a déclaré, M. Rachid Abdi, le responsable syndical de l'UGTA. «Nous avons obtenu des assurances de la part des autorités locales et de wilaya, d'installer une équipe permanente de la police, qui assistera les équipes de la sécurité interne de l'hôpital», poursuit-il.