Au moment où l'Autorité de régulation audiovisuelle n'a pas été totalement installée en Algérie, alors qu'elle est absente en Egypte et au Liban, dans le Maghreb, le Maroc et la Tunisie possèdent seuls des autorités de surveillance audiovisuelle. Mais chaque pays applique la politique qui lui convient. Au Maroc, la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) applique la politique du gouvernement islamiste en place, alors qu'en Tunisie elle applique la politique du gouvernement libéral en place. Ainsi, récemment la Haca marocaine a envoyé une lettre aux chaînes de télévision locales marocaines, dans laquelle elle les somme de réduire les agressions sonores liées à la publicité pendant le Ramadhan. Le gendarme de l'audiovisuel marocain a même envoyé un courrier de rappel à la Snrt, la Soread 2M et Medi 1 TV «pour prendre les mesures nécessaires, dans le but d'harmoniser les intensités sonores des spots publicitaires, avec celles des programmes adjacents. L'objectif de cette action est d'assurer le confort d'écoute escompté par les téléspectateurs», écrit la Haca dans son courrier. Les cahiers des charges des trois groupes audiovisuels stipulent en effet que le volume sonore des publicités ne doit pas excéder le volume moyen du reste des programmes, afin d'éviter les agressions sonores que peut constituer un changement brusque du niveau sonore. Une campagne de mesures lancée par le gendarme de l'audiovisuel pendant le mois de Ramadhan 2014, les intensités sonores des messages publicitaires diffusés excédaient celles des programmes qui les précédaient et qui les suivaient. Cette sortie de piste de la Haca, qui était connue pour sa justesse avant l'arrivée des islamistes au pouvoir au Maroc n'est pas la première en date. Le débat est différent en Tunisie, même si on a remarqué un manque de réaction durant ce mois sacré du Ramadhan. La dernière sortie médiatique de la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) c'était pour demander, hier, au gouvernement l'ouverture d'une enquête concernant la transmission en direct d'un match par la chaîne Attounissia, qui ne dispose pas d'une licence. L'Instance avait affirmé, dans un communiqué publié sur son site officiel, la nécessité d'appliquer les dispositions légales relatives aux associations sportives pour préserver leur indépendance et éviter leur instrumentalisation politique. La chaîne Attounissia avait diffusé dimanche la rencontre du Club Africain/ Al-Ahli (Egypte) comptant pour la CAF, alors qu'elle ne disposait pas de licence délivrée par la Haica. La Haica avait refusé l'octroi d'une licence à Slim Riahi, homme d'affaires, président du Club Africain et propriétaire d'Attounissia, en raison de sa présidence d'un parti politique, l'Union patriotique libre (UPL). Les cahiers des charges de la Haica interdisent aux chefs de partis politiques d'être propriétaires d'un média qu'il s'agit d'une chaîne de télévision ou d'une station de radio. Cette offensive de la Haica intervient alors que l'institution tunisienne de contrôle audiovisuel était incomplète après la démission de deux membres Rachida Ennaifer et Riadh Ferjani. Ces derniers ont été remplacés par trois membres Assia Laabidi, Adel B'sili et Amel Chahed qui ont été nommés, ce lundi 22 juin, membres de la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), en vertu d'un décret gouvernemental. [email protected]