Nuisances. Les dernières quarante-huit heures ont été marquées par plusieurs événements d'importance égale et qui auraient pu, tous, faire la Une de l'actualité. Hier, la France a renoué avec le terrorisme six mois après les attentats de janvier dernier. Une usine de gaz industriels a été attaquée causant la mort d'une personne et blessant deux autres. Le président français, François Hollande, qui était à Bruxelles pour un sommet avec ses pairs européens, a dû rentrer en urgence dans son pays pour y tenir une réunion du conseil de défense. Toujours hier et en Tunisie cette fois, le terrorisme a frappé sur la plage et à l'intérieur de deux hôtels à Sousse faisant 27 morts. Des touristes étrangers figurent parmi les victimes. Le lieu et le moment choisis par les terroristes pour commettre ces attentats laissent clairement apparaître l'intention de porter un coup à l'économie tunisienne qui repose essentiellement sur les recettes du tourisme. Au-delà du fait que le terrorisme a fait plus de morts en Tunisie qu'en France, les médias internationaux ont fait leur ouverture en boucle avec l'attentat en Isère (France). Ce qui a éclipsé, évidemment, l'attentat de Sousse. Mais pas seulement. Car il y a eu d'autres événements qui, sans être tragiques, étaient de même importance. Pour la première fois et depuis jeudi dernier, Israël fait l'objet de poursuites de la CPI (Cour pénale internationale). La plainte a été déposée par les autorités palestiniennes. Il est vrai que l'événement était attendu depuis que la Palestine est devenue membre de cette institution en avril dernier. Ce qui n'a en rien enlevé au poids du revers infligé, par cette action unique depuis 1948, à Tel-Aviv. Bien que cette importance soit incontestable, l'actualité n'a retenu pour sa Une que l'attentat de l'Isère. Ce qui n'est pas sans arranger Israël qui voit ainsi sa mise au banc des accusés, étouffée. Un autre événement de même taille s'est produit hier. Cinq ans après l'abordage par l'armée israélienne de la flottille qui avait tenté de briser le blocus de Ghaza et qui a fait 10 morts et 30 blessés, une autre flottille de cinq bateaux a pris, hier, le départ de Grèce vers les eaux palestiniennes avec le même objectif de briser le blocus israélien. La grande nouveauté cette fois est que parmi les passagers se trouve un député israélien siégeant à la Knesset. Le problème est qu'Israël est décidé à empêcher la flottille d'accoster à Ghaza qu'elle devrait atteindre demain dimanche. Si rien de grave ne lui arrive d'ici là. On se rappelle l'indignation mondiale qu'avait suscitée l'abordage par les militaires israéliens de la première flottille de 2010. Hier et malgré toute l'importance de l'objectif des cinq bateaux, l'actualité est restée entièrement braquée sur l'attentat de l'usine en France. Il n'est pas exclu que l'on passera juste après aux attentats de Sousse sachant qu'il y a des touristes étrangers parmi les victimes. Cependant et devant de tels événements aussi importants les uns que les autres, il en est au moins un que les médias lourds internationaux feront tout pour l'étouffer. Vous l'avez deviné, il s'agit de la flottille et du blocus imposé par Israël. Ceci étant dit et afin que tout le monde prenne conscience de la manière dont se fait la «programmation» de l'actualité des affaires du monde, le terrorisme a durement frappé nos frères tunisiens avec les attentats de Sousse. Il est clair qu'en mitraillant les estivants sur la plage et en poursuivant ces mêmes estivants jusqu'à l'intérieur des hôtels, l'objectif des terroristes est de mettre à genoux économiquement la Tunisie. En ce début de saison, il est à craindre que la violence barbare des terroristes ait un réel impact sur le tourisme tunisien. Il est à craindre que d'autres actions aussi sanguinaires ne soient programmées, ailleurs, par le terrorisme dans les jours qui suivent. Des actions pour la Une de l'actualité!