37 morts en Tunisie, 38 au Koweït, un en France, 50 en Somalie, 120 en Syrie, en sus de centaines de blessés plus ou moins graves: un vendredi sanglant où le terrorisme a frappé fort en ce mois de raison, de piété et de pardon. Que ce triste fait d'armes soit signé Al Qaîda ou du fait de l'autoproclamé «Etat islamique» -lequel a revendiqué cette macabre hécatombe - n'a aucune importance. Ils sont interchangeables et leurs objectifs tout en restant obscurs sont communs. Une certitude toutefois, ce chancre des temps modernes, n'est nullement le fait d'une parthénogenèse, mais celui d'un dessein qui vient de loin. Le terrorisme n'est en rien dû à une génération spontanée, il est la résultante d'un travail de fond dont les musulmans sont les premières, sinon les uniques, victimes. En Afghanistan dans les années 1980, en Algérie et en Egypte dans les années 1990, dans plusieurs pays du Moyen-Orient et du Maghreb, depuis l'an 2000, le terrorisme frappe aveuglément y compris ceux qui - politiquement, diplomatiquement, militairement et financièrement - l'ont enfanté pour les uns, l'ont aidé pour les autres. Les Etats-Unis et l'Arabie saoudite ont une terrible responsabilité dans l'avènement du fanatisme salafiste et son avatar meurtrier: le terrorisme. Il arrive que des pays tels que la Grande-Bretagne, la Suisse, la France et l'Allemagne - qui ont hébergé [hébergent encore pour certains d'entre eux] nourri et donné asile aux chefs et commanditaires des assassinats ciblés et des attentats criminels - singulièrement en Algérie - mesurent les douleurs et les angoisses qu'induisent les retombées d'un fléau aveugle sorti des entrailles de l'enfer. Mais ce fléau n'est pas venu du néant, il a été porté sur les fonts baptismaux et aidé à grandir par notamment l'Arabie saoudite qui exporta tous azimuts le wahhabisme qui fait, a fait, des ravages parmi la jeunesse musulmane. Notons que plus de 90% des jeunes nervis européens, qui rejoignent Daesh, sont issus de la communauté musulmane. C'est là un fait qui ne peut-être nié. Il est même devenu un terreau fertile pour les recruteurs et sert les desseins des nébuleuses islamiques. Pourquoi le terrorisme islamiste ne s'attaque-t-il pas aux Etats-Unis, à Israël, à l'Arabie saoudite et aux pays qui, d'une manière ou d'une autre, se voient confortés dans leur stratégie de domination justifiée par un phénomène qui, curieusement, excuse des politiques liberticides comme le Patriot Act états-unien. Certes, il y eut quelques [très] rares exceptions où des pays occidentaux ont souffert du terrorisme. Dans l'absolu, ce n'est pas le cas. Le 11 septembre - nous persistons à le dire et à l'écrire - est un complot des néo-conservateurs US aidés par Israël et l'Arabie saoudite. Tous les spécialistes en bâti sont unanimes sur ce fait: Al Qaîda n'avait pas les moyens technologiques et l'ingénierie nécessaire pour cette «grande» oeuvre. En effet, la sophistication technique et technologique de la destruction des deux tours du World Trade Center est nettement hors de portée de jihadistes lambda. Chaque fois, qu'il y a mort violente dans le monde et le monde musulman en particulier, revendiquée par le terrorisme - quel que soit l'attribut dans lequel il se drape - nos regards vont vers Riyadh et Washington, car ce sont eux les vrais sponsors d'un terrorisme qui sème la haine entre les peuples et les religions. Jusqu'à l'apparition du fléau terroriste, les musulmans, les chrétiens et les juifs dans les pays arabes - c'était le cas en Irak et en Syrie - vivaient en paix. Les attentats, comme ceux de vendredi en Tunisie et au Koweït, ne sont qu'un épiphénomène qui ne pourra être combattu que si l'on s'attaque à ses racines: l'intégrisme politique. Or, l'Arabie saoudite assume une lourde responsabilité dans l'émergence et l'entretien du terrorisme islamiste qui a fait ses premières armes en Afghanistan, grâce à l'aide technique et logistique de la CIA et surtout l'argent et le prosélytisme de Riyadh, essaimant dans de nombreux pays et endeuillant les populations qui endurent la barbarie d'hommes venus d'un autre âge. Dans cette fitna, l'intégrisme wahhabite est totalement engagé. Les associations caritatives saoudiennes implantées dans un grand nombre de pays musulmans d'Asie et d'Afrique et en Europe sont les premières à avoir exporté et semé le germe de l'intégrisme et de la haine parmi les peuples musulmans. Leur enseignement a fait des préjudices parmi la jeunesse arabe et musulmane. Boko Haram qui sème la terreur au Nigeria, les Shebab en Somalie sont des avatars de cet enseignement saoudien. Les victimes du terrorisme islamiste, de ce vendredi, s'ajoutent aux centaines de milliers - plus d'un million de morts depuis l'apparition de ce fléau dans les années 1980 - de martyrs [dont plus de 200.000 Algériens] qui ne savaient pas pourquoi ils ont été sacrifiés.