Elle sera vendue par les filiales de la société, implantées sur tout le territoire national. La société dispose de points de vente où les consommateurs pourront s'approvisionner comme au Ruisseau, Hussein Dey, Chéraga, Blida, etc. Les quantités de viande bovine seront également soumises à un contrôle rigoureux pour éviter qu'elles ne soient détournées. C'est ce que nous avons appris hier, auprès du premier responsable du directoire de la société de transformation et de conditionnement de viande( Sotracov). Le risque majeur est que la viande une fois dans la vitrine du boucher ne soit vendue, comme viande locale, donc à un prix plus élevé que celui qui lui a été préalablement fixé et qui est de 500 DA. A cette préoccupation, le président de Sotracov, M.Abdelwahab Zefizef, nous a répliqué que les quartiers de viande seront étiquetés et qu'ils porteraient le label de l'entreprise. «Nous veillerons à ce que nos produits ne soient pas détournés» En ajoutant que «nous n'avons pas la prétention de jouer un rôle régulateur. Nous travaillons dans le cadre des capitaux marchands de l'Etat». Cependant, il a reconnu que l'impact de cette opération aura un effet à long terme. «Tout le monde sait que nous sommes face à un marché où sévit la spéculation, pour en venir à bout, seule la concurrence est à même de la neutraliser. Actuellement le coût de revient de la viande est de 430 DA. A l'avenir nous pourrons arriver à stabiliser son prix mais cela se fera graduellement».La société de transformation et de conditionnement des viandes travaille d'arrache-pied pour que la viande convoitée atterrisse dans les marmites des ménagères. Les premières expéditions de viande fraîche seront sur le marché ce week-end si les procédures en cours prennent fin d'ici deux jours. L'opérateur public a fait des commandes qui s'élèvent à 1000 tonnes et qui seront importées progressivement. Elles arriveront via Marseille pour être acheminées au port d'Alger au plus tard mercredi soir et seront, si tout va pour le mieux, sur les étals, les deux jours qui suivront l'arrivée de la marchandise. L'opération devra se poursuivre au-delà du mois de Ramadan. Le président du groupe nous a affirmé que son entreprise a été la première à prétendre à l'importation de la viande fraîche après la levée de la restriction du ministère de l'Agriculture. Il a insisté sur le fait que «l'opération s'inscrit dans une démarche purement commerciale. Nous sommes une Epic donc nous sommes tenus par l'obligation de rentabilité, il ne faut pas croire que nous voulons casser les prix». Et d'enchaîner que «les premiers arrivages de viande rouge d'importation ont tardé. Nous étions prêts depuis samedi passé. Nous devrons recevoir les premières expéditions de ce vaste programme pour l'alimentation du marché en viandes rouges incessamment». La patron de Sotracov nous a expliqué que «ce retard est dû aux contraintes du week-end européen qui n'ont pas permis la finalisation des procédures d'importation». Cette dernière est, selon notre interlocuteur «soumise aux exigences d'un contrôle rigoureux imposé par des brigades spéciales françaises (services sanitaires et douaniers) sachant que le produit classé dans le registre agroalimentaire est subventionné par la Commission Européenne (CE) et doit obéir strictement aux normes communautaires de qualité». Cette opération, intervient en application d'une récente décision gouvernementale levant l'embargo instauré en 1996, suite à l'apparition de la maladie dite de la «vache folle'' en Europe sur l'importation de ces viandes en provenance essentiellement de France, d'Irlande et de l'Allemagne. M. Zefizef a également évoqué d'autres facteurs ayant accentué le retard tels que «la difficulté des opérateurs agréés à trouver rapidement les bons fournisseurs, ayant perdu leurs repères traditionnels après une absence de près de huit ans des marchés étrangers.» Un responsable au niveau du ministère de l'Agriculture nous a appris que pas moins de trente opérateurs professionnels ont reçu des dérogations pour importer des viandes ovine et bovine de qualité garantie, dont les premières quantités, totalisant près de 3000 tonnes, sont certifiées ‘'halal'' par la Mosquée de Paris. Parmi ces opérateurs, il a cité Inalca et Sihir Trading. La même opération devra concerner les viandes blanches dont l'importation a été elle aussi suspendue, en 2001, à cause de la grippe aviaire apparue en Europe.