«La grève est une forme de rupture de la relation de travail.» Réagissant au mouvement de débrayage illimité mis en branle, depuis hier, par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a qualifié cette grève «d'injustifiée et d'injustifiable». D'après un communiqué rendu public hier, toutes les revendications énoncées par cette organisation sont prises en charge par son département. Pour celles d'ordre salarial, M.Redjimi a fait savoir que les praticiens spécialistes ont obtenu 70% d'augmentation en deux ans. Dans le même communiqué, il est mentionné la mise en place d'un plan de carrière par la segmentation du corps en trois grades, dont le plus élevé permettra aux plus méritants et non pas aux plus anciens uniquement, de percevoir une rémunération mensuelle brute globale de plus de 11 millions de centimes. De son côté, le syndicat des praticiens spécialistes déclare: «La tutelle a remis en cause ses précédents engagements, notamment pour ce qui concerne l'effet rétroactif» ce qui est à leurs yeux «une démarche très grave». En guise de réplique, le ministère de la Santé atteste que les «bénéficiaires de la mesure transitoire d'intégration au grade de principal, vont effectivement bénéficier d'un effet rétroactif en terme d'ancienneté administrative» et ce, conformément à un texte qui est en instance de signature. «Il faut juste savoir que le processus d'aboutissement d'une revendication prend du temps», confirme M.Redjimi dans un entretien publié hier dans le Quotidien El Watan. De même, les textes portant modalités d'organisation du concours d'accès au grade de principal dans le cadre de la progression professionnelle, sont également en instance d'adoption, mentionne-t-on aussi dans le communiqué. La dernière entrevue qui a regroupé, jeudi dernier, les syndicalistes en colère et les représentants du ministère, n'a finalement débouché sur aucun arrangement. Un échec qui, faut-il le dire, a exacerbé le courroux des médecins protestataires du Snpssp. C'est vrai, le Snpssp reconnaît, par la voix de son président, M.Mourad Yousfi, la satisfaction de certaines doléances, mais ce dernier assure que son organisation «ne pliera pas jusqu'à ce que toutes les requêtes soient satisfaites». Sur ce point précis, le ministre de la Santé n'a pas manqué de laisser la parenthèse ouverte. Il a, à ce propos, réitéré, sans réserve aucune, la disponibilité de son département à relancer le processus de pourparlers afin de faire aboutir toutes les revendications. En ce sens, le ministère de la Santé invite le Snpssp à un débat «serein et responsable dans des conditions qui ne pénalisent pas le malade». Il a tenu à rappeler enfin qu'«en application de la législation en vigueur, la grève est une forme de rupture de la relation de travail».