Une artiste féministe et engagée Elle sera présente cette année au Festival international de Timgad qui se tiendra du 29 juillet au 07 août. Une femme tenace et engagée. Une artiste à part entière qui a su imposer son désir d'être artiste et faire de la scène et surtout affronter le père tyrannique qui voulait lui imposer le diktat des traditions inculquées aux femmes depuis des siècles. Contre cela, Djura s'est élevé quitte à fuguer et partir affirmer sa personnalité et son talent. Aujourd'hui, le temps lui a donné raison de son combat puisqu'elle est devenue malgré elle le porte-flambeau et le symbole du féminisme. Charismatique et exemplaire aujourd'hui, petite et sans défense jadis, elle est partie tôt avec sa famille en France, rejoindre le père alors que l'Algérie était encore un département français. C'est à Marseille qu'elle ouvrira pourtant les yeux sur ses sombres conditions de vie d'émigrée et sa soif de liberté s'exprimera. A dix ans elle voudra faire du spectacle mais son père s'opposera fermement. La jeune femme décide alors de venir en Algérie à la quête de ses racines. Mais elle déchantera vite quand son frère voudra à son tour lui imposer sa vision des choses et la marier de force. Repartie en France Judra coupera les ponts avec sa famille. Avec une licence et une maîtrise en arts plastiques, elle veut devenir réalisatrice. A 20 ans, elle a à son actif déjà trois courts métrages dont à savoir «Algérie couleurs», «ciné cité» et un long métrage «Ali au pays des merveilles». Et puis vint la rencontre décisive avec son producteur, Hervé Lacroix qui lui propose de se mettre à la chanson. Djura prend vite conscience du potentiel de cet art, surtout, pour une personne issue d'une communauté où la tradition orale compte énormément. Elle fera de la chanson son étendard pour porter sa parole dans le monde, celui non plus des femmes kabyles opprimées mais celle des femmes tout court. Djura chantera la femme. Aujourd'hui comme hier, demain comme aujourd'hui, Djura est le symbole de l'artiste engagée. Ses messages, universels, ont valeur d'enseignement et de témoignage. Djura, la femme aux mille combats est auteure accomplie, réalisatrice de cinéma et chanteuse, Djura compose ses chansons en berbère.. Décorée de l'Ordre national du mérite et de la Légion d'honneur. D'abord attirée par les métiers du théâtre et du cinéma, elle fonde en 1979 à Paris le groupe Djurdjura. Le groupe Djurdjura sortira plusieurs albums dont Le printemps, Asirem-L'espoir, A Yemma-A ma mère, Le Défi mais aussi des Best of. On notera Voice of silence avec David Byrne (USA), Uni-vers- Elles. Première femme issue de l'immigration et de la culture maghrébine, elle est aussi la première femme à créer un groupe féminin, et féministe, d'expression berbère: Djudjura. Elle sera également la première femme à témoigner publiquement du drame qu'elle a vécu au sein de sa famille à travers deux livres: «Le voile du silence»et «La saison des narcisses» vendus à plus de deux millions d'exemplaires et traduit dans plusieurs langues. En 2008 elle créera «L'Opéra des cités», une fresque musicale qui retrace l'histoire de l'immigration sur trois générations, à travers les yeux d'une petite fille, venue en France à l'âge de 5 ans. Entre tradition et modernité, danses traditionnelles et contemporaines, village et cité urbaine, l'Opéra des Cités célèbre la mixité, la tolérance, la fraternité et la France de la diversité. Le dialogue et la transmission sont aujourd'hui au coeur des préoccupations de Djura. Son retour sur scène est perçu comme un évènement. Il y a de quoi...