Avant, je me plaignais, maintenant j'agis ». Plus qu'un slogan, c'est une profession de foi dont se revendique l'association socioculturelle Ettahadi, derrière laquelle la communauté du mégaquartier Ciloc se mobilise aujourd'hui pour faire entendre la voix de quelque 700 familles, dont une majorité y habite et cohabite tant bien que mal depuis près de 40 ans. Confortés par la dynamique véhiculée par cette association, les chefs de famille ne portent plus un regard pudique sur leur cité mais comprenant, au fil du temps, que la meilleure manière d'apporter des solutions aux problèmes récurrents qui affectent leur vie de tous les jours est de clamer haut et fort leur galère. Le tout en se fédérant derrière leur association, unique alternative offerte à eux pour que soient débattues à cœur ouvert les difficultés qui pourrissent la vie de leur cité, tout en la plongeant dans un cloisonnement dont ils ne peuvent attendre rien de bon, sinon un immobilisme qui renverra aux calendes grecques tout espoir de règlement des dysfonctionnements affectant la communauté du Ciloc. Voulant tailler dans le vif et évoquer sans langue de bois les coulisses de la cité, l'association Ettahadi a organisé hier un point de presse tenu dans un local désaffecté servant à l'occasion de siège où, nous a-t-on affirmé, moult tensions ont été apaisées grâce à une écoute intelligente et des débats instaurés au seul nom de l'intérêt général. Animé par le Dr Kamel Ouboudinar, un personnage hors normes, totalement immergé dans un rôle de porte-parole assez inconfortable, cette rencontre organisée en présence de Abdelwahab Souici, responsable du secteur urbain de Bellevue, a eu le mérite de la clarté malgré tous les points litigieux soulevés à cette occasion. Parmi les problèmes évoqués, le président de l'association Ettahadi a mis particulièrement l'accent sur le sempiternel débat lancé autour de la panne des ascenseurs, un problème de fond qui empoisonne à longueur d'année la vie des locataires habitant aux étages supérieurs, sachant que chaque immeuble compte 13 étages. Ce dernier pointera également du doigt les dysfonctionnements découlant de la vétusté du réseau d'assainissement, ainsi que le problème de santé publique posé par chacune des cinq bâches à eau de la cité, dont l'hygiène ne serait pas tout à fait conforme aux normes. De même qu'ils jugent inopportuns les points de friction intervenant régulièrement quand à l'acheminement de l'eau potable, depuis la bouche à clé aux robinets, en passant par les bâches elles-mêmes. A partir de ce nœud de problèmes, ils ont été nombreux à évoquer les risques de maladies à transmission hydrique et, disent-ils, ce spectre planera tant que le problème ne sera pas pris à bras-le- corps.