Abdallah Djaballah a gelé son adhésion jusqu'à nouvel ordre Des embûches et conflits internes, sont autant de facteurs qui minent cette alliance et remettent en cause sa maturation. Dur exercice de l'opposition. La Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd), qui ne s'est pas dotée encore de règlement intérieur s'effiloche-t-elle? Après la controverse liée à la bataille d'arrière-garde qui a mis aux antipodes islamistes et démocrates progressistes, l'opposition fait face à une discorde relative à un réel désaccord entre deux principaux partis islamistes partenaires au sein de la Cnltd. Pour certains membres de cette coalition «stratégique», les programmes partisans priment sur les objectifs de la plateforme de Mazafran, dont la priorité fondamentale porte pourtant sur l'urgence de mettre en place les mécanismes et les règles du jeu démocratique et aller vers la transition démocratique. S'il y a une tentative d'unifier les rangs de l'opposition initiée le 10 juin dernier par des formations politique écloses hors du parti unique, en revanche des embûches et des conflits internes, sont autant de facteurs qui minent cette alliance et remettent en cause par ricochet le processus de maturation de l'opposition. Lors de sa dernière rencontre, le parti Al-Adala qui a refusé de signer ce document final de la Cnltd menace de claquer la porte de la coordination. Ce parti du vétéran des islamistes, Abdallah Djaballah, qui a gelé son adhésion, jusqu'à nouvel ordre à la Cnltd, exige de revoir sur des bases authentiques sa qualité de membre au sein de cette coordination. Le FJD reste ainsi très sceptique par rapport à l'initiative d'offre de dialogue tous azimuts, y compris avec le pouvoir, lancée par le madjles echoura du MSP. La décision de poursuivre ou non son combat au sein de cette alliance sera tributaire de la décision de son bureau politique, voire de son conseil national. Pour rappel, le FJD avait déjà mis en garde le président du MSP contre la tentative de surpasser ou violer le cadre de cette instance et la plate-forme de Mazafran. Récemment encore, les partis islamistes qui se taillent la part du lion dans la Cnltd ont tout utilisé pour faire barrage au projet de loi sur la violence faite aux femmes, alors que ce projet de Code pénal amendé est considéré comme une avancée notable par les partis de la mouvance démocratique ou laïque de ladite coordination et ceux de l'Instance de suivi et de consultation de l'opposition(Isco) regroupant les partis de la Cnltd et ceux du Pôle des forces de changement coordonné par Ali Benflis. Les partis islamistes semblent captivés entièrement par ce combat d'arrière-garde en reléguant au second plan l'action commune de l'opposition. Ainsi, l'opposition peine à se donner un second souffle et à inscrire son action dans la durée et franchir un pas supplémentaire depuis la rencontre historique de Mazafran à Zéralda en juin dernier. Cette surenchère a fait dire au RCD que son alliance avec les islamistes est conjoncturelle. Le renforcement de cette coordination est d'autant plus précaire que le pouvoir sème des obstacles sur le chemin de l'opposition perçue comme une hérésie. Cela ce passe alors que les ressources de financement du pays se tarissent. Pour rappel, le président du MSP, Abderrezak Makri, avait déclaré avant son offre de dialogue que «le pouvoir s'est séparé de la nation et il n'y a plus aucune raison de répondre aux sollicitations de ses détenteurs pour le soutenir dans sa tentative de sortir de l'impasse». Pour ce dernier, «la déliquescence des institutions de l'Etat, les rivalités au sommet, l'échec des partis satellites du pouvoir, la corruption généralisée, les menaces sur les frontières, la situation catastrophique à tous les niveaux sont des indices qui ne trompent pas sur la gravité de la crise secouant le régime».