La Cnltd vient d'enregistrer un sérieux couac. L'option de Makri mettra-t-elle en péril la force et la cohésion de l'opposition? Pour la première fois, la réunion de cette alliance ne s'est pas soldée par un communiqué. Pour cause, le parti Al-adala a refusé de signer ce document final. Les partenaires de la formation du défunt Nahnah, attendaient des explications de Makri sur sa rencontre avec le directeur du cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia. Le parti Al-adala d'Abdellah Djaballah «n'est pas du tout convaincu par les éclaircissements de Abderrazak Makri qui s'est contenté de réitéré ses déclarations présidentes à ce sujet», a souligné, hier, le représentant de cette formation islamiste au sein de la Cnltd, Amar Khababa. Le parti du vétéran des islamistes, Abdellah Djaballah, gèle désormais son adhésion à la Cnltd jusqu'à nouvel ordre. Le FJD reste ainsi très sceptique par rapport à l'initiative de Madjles Echoura du MSP. L'adhésion de ce parti à la Coordination nationale sur les libertés et la transition démocratique sera rediscutée ou débattue lors de la réunion du bureau politique prévu à la fin de la semaine en cours, selon M.Khababa. «Même s'il est mandaté par une résolution du Conseil national pour prendre la décision qui s'impose, le bureau politique peut toutefois opter au renvoi de cette question devant la même instance du parti souverain», souligne notre interlocuteur. Le FJD reproche à Makri d'avoir «violé un des principes fondamentaux de cette alliance», à savoir que toute discussion avec le pouvoir autour du volet relatif aux libertés individuelles, collectives et la transition démocratique, est du ressort de la coordination. Le parti de Djaballah n'est pas contre l'idée de dialogue avec le pouvoir autour de la transition démocratique pour peu que l'ordre du jour de ces pourparlers soit clair et net, selon M.Khababa. Par ailleurs, les membres de la Cnltd se sont focalisés lors de leur dernière réunion tenue au siège du parti Jil Jadid sur l'initiative individuelle et contestée du MSP. Le représentant de ce parti, Amar Khababa qui a écouté les clarifications de Makri, n'a pas donné son avis ni la position de son parti sur cette question. M.Khababa devra d'abord consulter les instances de sa formation. Les représentants des cinq partis et personnalités politiques, ont exigé au président du MSP de les informer au préalable dorénavant sur chacun de ses pourparlers avec le pouvoir. Makri se contente de prendre acte de cette demande, en omettant de citer l' altercation avec la formation de Djaballah: «Malgré que le MSP n'est pas tenu de le faire, on essaiera de prendre en compte fraternellement cette demande nonobstant le fait que le MSP garde son autonomie sur des dossiers qui n'engage pas l'opposition», dixit Makri. Pour le président du Jil Jadid, Soufiane Djilali, «la démarche de Makri n'engage pas l'opposition, car la Cnltd n'est ni un parti unique ni une alliance électorale, mais juste une alliance stratégique par rapport au quatrième mandat». Les partis constituant cette coalition se sont rassemblés autour de la nécessité impérieuse de mettre en place des mécanismes et des règles de jeux démocratiques, tel l'instance permanente de gestion des élections pour mettre fin à la fraude généralisée», indique-t-il. «La rencontre entre la délégation du MSP et le directeur du cabinet de la Présidence, s'est limitée à de simples échanges entre les deux parties et entre dans le cadre de l'appel au dialogue, y compris avec le pouvoir, lancé par le MSP il y a de cela quelques mois», a justifié Soufiane Djilali. D'ailleurs, souligne-t-il, Makri a réaffirmé son engagement au sein de la Cnltd. «Cette alliance qui peut être conjoncturelle, dépasse les idéologies et les programmes de chaque parti», a-t-il ajouté. Au sujet d'absence inhabituelle d'un communiqué final sanctionnant ladite rencontre, Soufiane Djilali n'y voit pas son utilité. Pour rappel, le FJD avait déjà mis en garde le président du MSP contre la tentative de surpasser ou violer le cadre de cette instance et la plate-forme de Mazafran.