Le phénomène de la pratique spéculative ne se limite pas exclusivement aux commerçants en produits alimentaires, mais touche également les vendeurs de fruits et légumes qui pratiquent des prix inabordables. C'est juste à la veille de ce mois de ramadan que s'est achevée la quinzaine commerciale initiée par les Moulins du littoral de Skikda (Eriad Constantine). Au-delà de l'organisation de cette heureuse initiative qui a drainé un grand nombre de citoyens en quête de produits alimentaires en adéquation avec leur bourse, il convient de préciser à ce sujet que les prix pratiqués ont été favorablement accueillis par une population assommée avant terme par les dépenses qu'engendre le ramadan. Toutefois, cette quinzaine commerciale a incontestablement aiguisé les appétits féroces de certains commerçants spéculateurs qui se sont approvisionnés principalement en pâtes alimentaires au prix de 44 DA le kilogramme. Il n'a pas fallu attendre longtemps pour que ces produits réapparaissent sur les étals des commerçants au prix fort de 60 à 65 DA le kilogramme d'où un bénéfice net d'impôt de l'ordre de 16 à 21 DA/kg. Ces pratiques mercantiles devraient laisser place à la solidarité qui doit prévaloir durant le mois de ramadan, mois de rahma et de piété par excellence. Par ailleurs, le phénomène de pratique spéculative ne se limite pas exclusivement à ces commerçants en alimentation, mais touche également les vendeurs de fruits et légumes qui pratiquent des prix inabordables où l'on enregistre du jamais vu. La courgette à 80 DA, les haricots verts 45 à 50 DA, les petits pois à 120 DA le kilogramme, la pomme de terre à 50 DA, la salade à 50 DA avant de régresser à 35 DA, et j'en passe. Devant ces agissements néfastes, l'on est amené à croire que pour certaines personnes sans scrupules, le mois de ramadan est une bénédiction dans la mesure où elles s'enrichissent rapidement. Il n'y a pas meilleure illustration de la chose que cette expression d'un citoyen: «la cherté de la vie nous fait passer l'envie». Décidément, le mois de ramadan est devenu par la force des choses un mois pour se sucrer, mais non un mois sacré de jeûne, de foi et de tolérance.