«J'y serai la semaine prochaine», a déclaré M. Fabius à la radio France Inter. Selon son entourage, la visite est prévue le 29 juillet. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé hier qu'il se rendrait «la semaine prochaine» en Iran, où il rencontrera notamment le président Hassan Rohani après la conclusion de l'accord historique sur le programme nucléaire de Téhéran. «J'y serai la semaine prochaine», a déclaré M.Fabius à la radio France Inter. Selon son entourage, la visite est prévue le 29 juillet. «Mon collègue iranien (Mohammed Javad) Zarif m'a invité. Il m'avait invité auparavant, je n'étais pas venu, mais là, je trouve que tout est réuni pour que je m'y rende», a expliqué le chef de la diplomatie française. «Je trouve tout à fait normal qu'à partir du moment où cet accord historique a eu lieu, la France et l'Iran puissent reprendre des relations plus normales», a-t-il ajouté. «J'aurai des conversations sur tous les sujets», a souligné M.Fabius. Il a toutefois précisé qu'il effectuerait ce déplacement uniquement «en tant que responsable politique», sans être accompagné par une délégation de chefs d'entreprises. Des représentants du Medef, la principale organisation patronale française, doivent pour leur part se rendre en Iran «en septembre», a-t-il indiqué. Le Conseil de sécurité des Nations unies a entériné lundi l'accord nucléaire signé six jours auparavant par l'Iran et les grandes puissances, ouvrant la voie à la levée des sanctions internationales qui pesaient depuis 2006 sur la République islamique. Cette perspective attise les appétits économiques des Occidentaux pour le marché iranien. Dès lundi, le vice-chancelier et ministre allemand de l'Economie, Sigmar Gabriel, a été le premier dirigeant occidental à se rendre à Téhéran depuis la conclusion de l'accord nucléaire, avec l'objectif affiché de renforcer les relations économiques entre l'Allemagne et l'Iran. Considéré comme un faucon durant les négociations sur le nucléaire, Laurent Fabius a récusé que cette fermeté puisse jouer contre les entreprises françaises à l'heure de reprendre pied sur le marché iranien. «Nous avons eu dans le passé une présence tout à fait importante en Iran et elle a satisfait les Iraniens (...) Et puis il en est de la vie politique internationale comme de la vie tout court, je pense qu'on ne perd jamais à se faire respecter», a estimé le ministre. Avec près de 80 millions d'habitants, le marché iranien présente un intérêt majeur pour les grandes entreprises françaises, comme les constructeurs automobiles PSA Peugeot Citroën et Renault, et le géant pétrolier Total. Sous l'effet des sanctions visant la République islamique, la France a vu ses échanges commerciaux avec l'Iran chuter à 500 millions d'euros en 2013, un niveau huit fois inférieur à celui enregistré en 2004, d'après un rapport du Sénat français. Selon le Fonds monétaire international, la Chine et la Corée du Sud sont désormais les premiers fournisseurs de l'Iran, la France n'arrivant qu'en septième position, derrière l'Allemagne et l'Italie pour ce qui est des pays européens.