Le secrétaire général par intérim du RND Contrairement à Saâdani, Ouyahia affiche un certain dynamisme en ce mois de juillet aux séquences politiques particulièrement chaudes. Même si d'aucuns parlent de mise au pas des appareils de l'Etat, le secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia a du moins le mérite d'occuper le terrain par ses sorties médiatiques et ses activités organiques. Contrairement à son frère ennemi, le FLN de Saâdani, le RND a affiché un certain dynamisme en ce mois de juillet aux séquences politiques particulièrement chaudes. Le duel naissant ou le débat suscité entre le patron du RND et le Premier ministre autour de l'appréciation des retombées de l'accélération de la chute de la fiscalité pétrolière sur l'économie nationale mono exportatrice, a été vite estompé. Connu pour sa prudence légendaire, Ahmed Ouyahia s'est exonéré de toutes critiques contre le gouvernement. Il lui a été facile de dédramatiser. Comme pris apparemment de panique, le patron du deuxième pilier du pouvoir, a rendu public un communiqué de soutien au programme du président, exécuté par le staff de Abdelmalek Sellal à l'issue de la toute première réunion de son secrétariat national. A travers son communiqué, le secrétariat national du RND a réitéré l'engagement inconditionnel de son parti en faveur du programme du président Bouteflika mis en oeuvre par le gouvernement de Sellal. «Le RND renouvelle son soutien au gouvernement pour la mise en oeuvre du programme du Président ainsi que pour l'accélération des reformes de gouvernance économique, face à la conjoncture financière sévère que traverse notre pays», lit-on dans le communiqué sanctionnant la rencontre. Ces déclarations ont alimenté toutes sortes de spéculations et conjectures par lesquelles le lien est vite fait avec la guerre de tranchées liée à la succession au trône. En tout état de cause, le communiqué du RND tranche avec les déclarations précédentes d'Ahmed Ouyahia qui reprochait aux responsables de l'Exécutif de cacher la vérité au peuple algérien concernant la gravité de la situation économique du pays. «Le moment est venu pour dire toute la vérité au peuple», avait-il lancé devant les cadres et les militants de son parti à Alger. Est-ce un recul de l'ex-chef du gouvernement qui a retrouvé sa volubilité politique? Dans ce contexte, le gouvernement ne cesse de rassurer que sa nouvelle orientation économique ne sacrifie pas la dimension sociale. Dans sa charge, Ahmed Ouyahia a épinglé le «populisme» du gouvernement et son incapacité à assumer les décisions qui s'imposent pour faire face à la crise économique. Autrement dit, une cure d'austérité s'impose pour équilibrer une économie totalement plombée par la crise pétrolière. Il a averti que la crise est loin d'être conjoncturelle. Même s'il a précisé que ce diagnostic ne visait pas Abdelmalk Sellal, il a osé une comparaison entre la situation actuelle et la crise de 1986 qui a conduit aux événements sanglants de 1988. Ce constat peu reluisant constitue une preuve éclatante que le gouvernement navigue à vue, au lieu d'amorcer une transition démocratique et une réforme structurelle salvatrice de l'économie nationale. Malgré des répercussions néfastes de la baisse des prix du pétrole sur les finances publiques, la révision de la politique des subventions est mise sous le boisseau par les pouvoirs publics. Cette situation alourdit la charge du Trésor public en raison de l'importance des subventions destinées aux transferts sociaux lesquels représentent plus de 30% du PIB annuellement. Selon des économistes avisés, trop d'argent a été gaspillé dans des aides inutiles, comme les subventions qui ont profité aux firmes étrangères, aux importateurs et aux transformateurs privés.