Des contacts permanents existent entre les chefs de la diplomatie d'Alger et de Rabat. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem a affirmé, hier à partir de Paris, lors d'une conférence de presse, qu'il «n'y a ni crise ni tension entre l'Algérie et le Maroc». «Nous sommes disposés à coopérer pleinement avec le Maroc dans tous les secteurs», a par ailleurs précisé le conférencier avant d'affirmer que «le Sahara occidental ne saurait constituer un casus belli entre le Maroc et l'Algérie». «En aucun cas, l'Algérie ne fera la guerre au Maroc et en aucun cas, l'Algérie ne cessera de soutenir le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui», a-t-il dit. M.Belkhadem, qui s'exprimait au terme de la session ministérielle du Forum méditerranéen, a estimé qu'il y a une «tension médiatique» alimentée «souvent par des informations tendancieuses et amplifiée par des rumeurs». «Il y a divergence entre le Maroc et l'Algérie sur le règlement de la question du Sahara occidental, mais sur d'autres domaines et notamment en ce qui concerne la coopération bilatérale, il n'y a aucune divergence entre nous, mais une approche commune», a ajouté M.Belkhadem, répondant à de nombreuses questions de journalistes sur les relations algéro-marocaines. Cette sortie, énième du genre, vient ainsi expliciter la position algérienne à qui des velléités militaristes sont régulièrement prêtées de la part des médias marocains, avant d'être relayés par certaines sources officielles du Makhzen. Le chef de la diplomatie algérienne a rappellé à cet égard, que le Maroc qui a accepté le plan Baker, «négocié dans des villes marocaines et européennes avant d'être signé à Houston par les Sahraouis et les Marocains», a «changé radicalement de position en avril dernier et a rejeté ce plan, tournant le dos au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, agréé et accepté par le royaume chérifien depuis 1981 au sommet de l'OUA à Nairobi et aux Nations unies». M.Belkhadem a indiqué qu'il a rencontré à deux reprises, en marge du Forum méditerranéen, son homologue marocain, Mohammed Benaïssa, avec qui il a abordé le développement de la coopération bilatérale et les moyens à mettre en oeuvre par les deux pays pour arrêter «la tension médiatique» entre les deux pays , afin a-t-il dit de mettre fin à «la vindicte, la diffamation et l'insulte». Il a évoqué par ailleurs, le mandat donné par le président Bouteflika aux présidents, Sud-africain, Thabo Mbeki, Sénégalais, Abdou Diouf et Nigérian, Olesegun Obasanjo, pour prendre des initiatives en vue du règlement de la question du Sahara occidental.