Il a soutenu qu'il n' y a aucune pression franco-espagnole sur l'Algérie au sujet du dossier du Sahara occidental. Le chef de la diplomatie algérienne, Abdelaziz Belkhadem, a nié l'existence de toute négociation entre Alger et le mouvement rebelle tchadien, le Mdjt, pour l'extradition «de cet individu» dénommé Amari Saïfi, dit Abderrezak El Para. «L'Algérie ne négocie pas avec des groupe rebelles au détriment d'un Etat souverain et ami», a déclaré Abdelaziz Belkhadem hier, au forum de l'Entv. En revanche, le ministre des Affaires étrangères a confirmé l'existence de contacts entre des Etats, dont il n'a pas précisé les noms, pour parvenir à cette extradition: «L'Algérie négocie avec des Etats et il y a eu des contacts dans ce sens pour extrader cette personne», a indiqué M.Belkhadem précisant qu'il «n' y a aucune crise diplomatique entre Alger et N'Djamina», c'est un pays ami et nous sommes disposés à l'aider quand cela est possible. Il existe une excellente coopération entre nos deux pays». Un tollé a été soulevé par une déclaration du ministre de l'intérieur, Yazid Zerhouni. Une déclaration selon laquelle Alger a entamé des discussions avec le Mouvement rebelle tchadien, le MDJT, afin d'obtenir «l'extradition» d'un groupe d'islamistes algériens. «la déclaration a été mal transcrite et mal comprise» a tenté de rectifier Abdelaziz Belkhadem. L'Etat tchadien a réagi à la déclaration de Zerhouni du tac au tac. Le ministère tchadien des Affaires étrangères a convoqué lundi, l'ambassadeur d'Algérie à N'Djamena pour lui signifier la «désapprobation» du Tchad au sujet des négociations engagées entre Alger et la rébellion du Mdjt. Lors du même forum, Belkhadem s'est exprimé sur les relations algéro-marocaines. Il a récusé toute idée de discussion de la question du Sahara occidental avec le ministre marocain de l'Intérieur, Al-Mostafa arrivé depuis hier à Alger. De la même manière, il affirme que l'Algérie a refusé toute médiation, entre Alger et Rabat proposée par l'Espagne et la France. «On n'a pas besoin d'un intermédiaire entre nous et le Maroc. Nous somme disposés à aller le plus loin possible dans notre coopération militaire, sécuritaire, politique, économique et sociale», a soutenu le chef de la diplomatie algérienne, et d'ajouter «nous sommes même disposés à aller vers un sommet entre le président Bouteflika et le Roi Mohammed VI, lequel sommet, précise-t-il, se déroulera impérativement sur le sol marocain ou algérien et non ailleurs». Abordant la question de la réouverture des frontières entre l'Algérie et le Maroc, Belkhadem dira qu'elle n'est pas une priorité. «Il faut d'abord mettre des mécanismes de fonctionnement de lutte contre le terrorisme, la drogue, l'immigration clandestine et le commerce informel. Il s'agit de stabiliser nos relations pour aller vers la réouverture des frontières qui est une question secondaire». S'agissant du Sahara occidental, Belkhadem a réaffirmé la position de principe algérienne. «Nous ne sommes ni tuteur, ni porte-parole du Sahara occidental et nous n'avons pas de visée politico-économiques à travers ce dossier : c'est une question de décolonisation que nous soutenons par principe». Aussi Belkhadem a démenti toute pression franco-espagnole sur l'Algérie pour négocier avec le Maroc. «Le règlement du conflit doit se passer entre le Maroc et le Sahara occidental.»