Le chef de la diplomatie sera reçu aujourd'hui par le roi Juan Carlos et le Chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero. Abdelaziz Belkhadem a quitté, hier, Paris où il participait au 11e Forum ministériel euro-méditerranéen pour Madrid. Si la visite de notre chef de la diplomatie au royaume d'Espagne est prévue depuis longtemps, son intervention maintenant, au moment où une bataille acérée autour de la question du Sahara occidental est engagée, revêt un caractère particulier. Elle est lourde de sens d'autant que la position ibérique sur cette question se distingue par une certaine ambiguïté qui agace Alger. M. Belkhadem parle de confusion. C'est en tout cas le terme qui revient dans ses déclarations à la presse. S'agira-t-il pour lui d'obtenir de ses hôtes un jugement franc durant son séjour dans la capitale espagnole ? Si les services du ministère des Affaires étrangères préfèrent inscrire la visite de leur chef dans le cadre de la consolidation du traité d'amitié entre les deux pays, l'affaire du Sahara monopolisera à coup sûr les entretiens que M. Belkhadem aura avec son homologue Miguel Moratinos ainsi qu'avec le Chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero. Le sujet pourrait même être évoqué lors de l'entrevue qu'il aura avec le roi Juan Carlos. Hier à Paris, l'envoyé de Abdelaziz Bouteflika s'est encore fait le devoir de marteler la position algérienne sur l'issue du conflit sahraoui. Au cours d'une conférence de presse organisée au terme du forum, il a plaidé pour le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination dans le cadre d'un règlement au sein de l'Onu. Une offensive diplomatique chapeautée par le chef de l'Etat et relayée depuis plusieurs semaines cette position. À l'origine, elle constituait une mise au point aux tentatives franco-ibériques d'initier un dialogue direct entre Alger et Rabat. Les autorités algériennes ayant vivement réagi à cette proposition, les deux capitales européennes ont changé de discours et appuyé la démarche onusienne. Pour autant, si Paris préfère éviter ce sujet, Madrid valse. Elle épouse en même temps les thèses algériennes et marocaines. Le chef de la diplomatie algérienne s'est donc par ailleurs, inscrit en faux contre la thèse du conflit bilatéral algéro-marocain. Au cours de la même conférence de presse, il a déclaré qu'il n'y avait pas de tension entre les deux pays, ou sinon juste une “tension médiatique” qu'il convient d'apaiser. Tout en rejetant toute idée de conflit armé entre l'Algérie et le Maroc, M. Belkhadem a réaffirmé la constance de la position algérienne de soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui. S. L.