360 cas de crimes, de vols et d'agressions ont été recensés durant la première semaine du Ramadan. Le mois de Ramadan est devenu synonyme de risque à Alger où il ne fait pas bon circuler. Les vols et les actes d'agression à l'arme blanche se multiplient au point d'atteindre des proportions inquiétantes. Les chiffres avancés par les services de la Gendarmerie nationale sont éloquents. Entre le 15 et le 22 octobre, ils ont recensé plus de 360 cas de crimes, d'agressions, de vols et de blessures à l'arme blanche. La tranche d'âge de moins de 30 ans est la plus impliquée dans ces vols et agressions avec 189 actes. Pour les cas non recensés, c'est une autre histoire, c'est un autre bilan. Le vol à la tire ne fait plus recette. D'autres procédés ont pris le relais. La subtilisation des portables est presque devenue un sport de jeunes sous le regard des citoyens. Une méthode qui ne date pas en fait depuis la libéralisation de la téléphonie mobile puisqu'elle a été pratiquée aussi pour les bijoux des femmes. Elle atteint des proportions alarmantes au point où il n'est plus permis de montrer ses boucles d'oreilles, sa chaîne ou son appareil téléphonique en ville. Et comme par hasard, il est rare qu'un agent de l'ordre se trouve sur le lieu du vol pour rattraper «le coureur». Un autre phénomène plus grave assiste et nourrit ces actes : la drogue et les psychotropes. La consommation de drogues s'installe de façon presque sûre en Algérie avec ses réseaux et ses barons. L'inquiétude porte sur la nature des substances employées par les toxicomanes. Le cannabis domine toujours le marché, mais les psychotropes et les produits volatiles ne font pas défaut aussi. Les services de la Gendarmerie nationale ont constaté 350 affaires de détention et commercialisation de stupéfiants. Selon le même service, 22.6 kilogrammes de cannabis ont été saisis durant le dernier trimestre 2004 et 33 996 comprimés de psychotropes. Les services de la Gendarmerie ne précisent pas si des enquêtes minutieuses ont été menées pour remonter jusqu'aux réseaux principaux. Car l'arrestation de personnes ou la saisie de quelques kilogrammes de cannabis ne diminuent en rien la disponibilité de la drogue au sein de la société. Comme un malheur n'arrive jamais seul, les jeunes constituent la matière brute pour ces fléaux. Sur les 826 personnes qui ont été arrêtées pour trafic de stupéfiants, la plupart d'entre elles ne dépassent pas 30 ans, leur âge varie de 18 à 28 ans. Ce sont les chômeurs qui trônent sur ces chiffres. En effet, La moitié de ces personnes n'ont pas un travail fixe puisque, 53 % sont sans emploi, viennent ensuite les repris de justice avec 167 cas. Si les services de sécurité sont les premiers interpellés pour maîtriser ce fléau, le citoyen n'en est pas moins concerné. Combien de personnes ont-elles assisté muettes à des vols et agressions avec comme argument «Takhti Rassi». Il est à craindre que le durcissement et la radicalisation de ces agressions ne dérivent vers le grand banditisme.