Dans un entretien accordé au quotidien espagnol El Pais et publié hier, Mohammed VI s'est prononcé pour une “solution politique”, qui consisterait à octroyer une large autonomie à la population du Sahara occidental, “dans le cadre de la souveraineté du Maroc”. “Ni moi ni le peuple marocain, n'accepterons jamais de renoncer à notre souveraineté sur ces provinces”, a déclaré le souverain, en référence à l'ancienne colonie espagnole, agressée par le royaume chérifien en octobre 1975 et annexée l'année suivante. L'interviewé a également annoncé que le Maroc cherche à convaincre l'Onu pour “faire avancer cette solution politique négociée”. Il a, en outre, confié que le royaume attend de Madrid qu'elle aide le Maroc, “en pratiquant une politique de neutralité positive, comme le font d'autres pays amis”, allusion faite notamment à la France qui affiche ouvertement son adhésion aux thèses expansionnistes marocaines. Plus loin, le roi du Maroc s'est opposé au rôle joué par l'Algérie dans la question sahraouie. “On ne peut affirmer, d'un côté, en tant que simple membre de l'Onu, son attachement à des positions de principe comme l'autodétermination, et, de l'autre côté, mener une campagne virulente contre le Maroc en tant que partie au conflit”, a-t-il attesté. Habilement, le roi du Maroc a évité de parler sur les évènements ayant marqué l'été et l'automne derniers, à savoir notamment la campagne de dénigrement, d'une rare virulence, dirigée du Maroc contre l'Algérie et les mises au point du président sud-africain faites au souverain chérifien à propos de la question de la décolonisation au Sahara occidental, avant l'annonce de la reconnaissance de la Rasd par le pays de Mandela. Il a aussi évité de parler de la réaction de l'ex-diplomate américain, James Baker, qui avait désigné le Maroc comme la partie qui bloque le processus référendaire. “Le premier point est normal, mais le second, je ne peux le comprendre. Bouteflika, en tant que président de l'Algérie, et moi-même, en tant que roi du Maroc, devons travailler pour aplanir les divergences et faire en sorte que la relation soit plus fluide”, a préféré proclamer l'interviewé, sans un mot ou une note d'espoir en direction du Front Polisario (ou de la Rasd), qui est l'autre partie en conflit. Le processus onusien est confronté, depuis l'été 2003, au refus de Rabat d'accepter le dernier plan de paix pour un référendum du peuple du Sahara occidental, connu sous le nom de plan Baker. Cela a d'ailleurs contraint l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU à rendre son tablier, alors qu'il avait favorisé les Marocains jusque-là. Dans un entretien qu'il a accordé, il y a quelques mois à Liberté, le président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, a reconnu que le plan Baker a pris “en compte ce que demandaient les Marocains”, précisant par la suite que ce plan est “une solution médiane”, qui comporte “l'option d'autonomie revendiquée par Rabat et l'option d'autodétermination du peuple sahraoui”. “Nous avons accepté ce plan et l'élargissement du corps électoral aux Marocains installés dans le territoire (…), parce que nous sommes pour la paix, mais aussi parce que l'essentiel pour nous est qu'il est question, à la fin, d'un référendum d'autodétermination”, a ajouté le chef de l'Etat sahraoui, non sans préciser : “Nous savons que l'autonomie équivaut à l'intégration du territoire sahraoui au royaume du Maroc. Nous avons combattu cette option et nous la combattrons, car dans l'affaire de la décolonisation du Sahara occidental, il est avant tout question de respect du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui.” Les dernières déclarations du roi du Maroc sont peut-être destinées tout bonnement à la consommation extérieure. Seulement, elles rejoignent d'une certaine façon la position récente de certains partis politiques marocains, à l'exemple de la gauche socialiste unifiée (GSU) et le parti du progrès et du socialisme (PPS), qui défendent une solution politique de règlement, à travers une “large autonomie” au Sahara occidental, dans le cadre d'une politique de régionalisation intégrée. Les propos du roi interviennent également après l'annonce du ministre algérien des Affaires étrangères de la tenue prochaine d'un sommet Bouteflika-Mohammed VI. Nous retiendrons, pour le moment, que les sorties médiatiques du journaliste marocain, Ali Lemrabet, et de l'ex-homme fort du Makhzen, Driss Basri, suivies aujourd'hui des déclarations de Mohammed VI, confirment bel et bien une situation de statu quo qui profite actuellement au royaume chérifien. H. A. Précisions Suite à l'article paru le 10 janvier dernier, le le professeur O. Zemerli, chef de service d'oto-rhino-laryngologie au CHU de Béni- Messous, précise que si les affections “cellulites cervico-médiastinales” sont graves, il s'agit le plus souvent de la mauvaise observance du traitement par les malades, à savoir le non-respect de la prescription médicale ou une automédication à base d'anti-inflammatoire et d'antibiotique. Et d'ajouter qu'au stade de cellulite cervicale, “des ORL ne font pas que calmer la douleur, nous prenons en charge de façon efficace les malades avec un traitement antibiotique adapté, souvent associé à un traitement chirurgical jusqu'à guérison totale”.