Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a proposé des pistes dans une démarche d'orientation des concessionnaires automobiles, censés installer une activité industrielle d'ici trois ans, vers l'investissement dans la production de pièces de rechange. Dans sa contribution «Pour l'émergence de l'économie algérienne», remise récemment au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le FCE propose de conditionner l'importation de véhicules par la production, en Algérie, de pièces de rechange de première monte (R1), destinées à l'exportation vers les usines automobiles à l'étranger. Ceci aura pour avantage, explique l'organisation patronale, le transfert de technologie vers les entreprises algériennes et contribuera à équilibrer la balance des importations à terme. En vertu de l'article 52 de la loi de finances 2014, les concessionnaires exerçant en Algérie sont tenus d'investir, dans un délai de trois ans, dans une activité industrielle ou semi-industrielle en relation avec leur activité. Cette condition, détaille le FCE, devra être effective en 2017 afin de permettre aux concessionnaires de préparer les sites de production, de mettre en place les plans de formation et le transfert du savoir-faire. «Chaque concessionnaire devra réaliser à terme une intégration de 20% de son chiffre d'affaires importé (au rythme de 5% par an sur quatre ans)», écrit encore le FCE dans son plaidoyer de 45 pages. Dans le même chapitre de l'industrie mécanique, le Forum propose d'exiger, à terme, «un passage à une activité de production de type CKD d'ici 2020, comme déjà préconisé par Renault si les conditions sont réunies». Dans cette activité, il est nécessaire de s'orienter rapidement vers le CKD (Complete Knocked-Down, ou Complètement monté) au lieu du SKD (Semi Knocked-Down, ou Partiellement monté), lit-on dans le même document. A cet effet, l'organisation appelle les autorités publiques à définir précisément les modalités d'application des dispositions de l'article 52 de la loi de finances 2014. Les propositions du FCE pour cette filière industrielle visent un double objectif: l'augmentation des exportations hors hydrocarbures et le développement d'un tissu industriel local de sous-traitance automobile. Concrètement, le plan de l'organisation pour le développement du secteur de la mécanique ambitionne de générer des recettes d'un milliard d'euros dans les prochaines années et de créer environ 15 à 20.000 postes d'emploi directs et indirects.