Photo : Makine F. Plus de 40 participants sont annoncés pour le prochain Salon de l'automobile qui aura lieu du 17 au 27 mars au Palais des expositions d'Alger (SAFEX). Cette 14e édition qui sera ouverte au public de 11 heures à 17 heures, verra surtout des nouveautés, soit «au moins un modèle par marque», dira un concessionnaire. On compte «29 concessionnaires et deux sociétés de tunning et accessoires», selon le président de l'Association des concessionnaires automobiles AC2A. Il est évident que les entreprises dites partenaires à cette manifestation seront de la partie pour animer l'événement, à l'image des sociétés d'assurance et d'assistance (03) et naturellement des médias. Selon le directeur des manifestations économiques et commerciales auprès de la Safex, co-organisateur de ce salon spécialisé, l'on tend à partir de 2012 vers «une réorientation stratégique» de la physionomie de salon qui «devra opérer sa mue» et passer d'un salon «marché de véhicules» vers un «vrai salon professionnel». Il s'agit, explique M. Slimani, de s'ouvrir vers d'autres thématiques économiquement proches de celle de l'événement et «susceptibles de lui ouvrir de nouvelles perspectives économiques». Les organisateurs ont déjà pensé, à partir de cette édition même, à la création d'espaces d'exposition avec des organismes comme ceux de la prévention routière, du contrôle technique automobile. Des espaces de débats pour «la promotion de la sous-traitance, les investissements….» sont également au menu. Quant aux visiteurs, ils seront certainement alléchés par les promotions qui leur seront offertes par les concessionnaires et qui «devront répondre aux attentes du public», promet le président de l'AC2A, M. Mohamed Bairi. Ce dernier au nom des différents concessionnaires estime que le marché algérien de l'automobile «évolue de façon positive» puisqu'après une régression (due à l'abrogation du crédit automobile», le niveau de la demande est remonté en 2010. En effet, celle-ci est passée de 255.000 véhicules mis sur le marché à 265.000 l'année suivante. Il est vrai que «25% des véhicules vendus l'ont été sur la base d'un crédit bancaire», précise M. Bairi. Pour les concessionnaires, aujourd'hui, «la concurrence se joue sur le terrain du service au client», c'est-à-dire le service après-vente. Et il y a un marché potentiel avec deux milliards de dollars de chiffre d'affaires. L'Algérien, dit-il, «consacre 230 dollars par an à l'entretien de son véhicule». 500 millions de dollars ont été consacrés à l'importation de la pièce de rechange en 2009. Mais qui dit pièce de rechange dit aussi contrefaçon que l'Algérie combat en adoptant des normes. A ce titre, on parle de 619 normes déjà disponibles, en attendant la mise en place du laboratoire de la pièce de rechange. PROJETS DE MONTAGE ET ASSEMBLAGE : «CHAQUE CONCESSIONNAIRE A UN PROJET EN SKD OU CKD» Concernant les projets d'investissement dans l'automobile et de sous-traitance, les concessionnaires ont «tous un projet» dira M. Bairi qui veut répondre aux dernières déclarations de M. Djoudi sur l'encouragement d'une industrie automobile nationale. Ces projets sont en CKD (montage complet) ou SKD (semi-montage). Un procédé largement utilisé il y a quelques années par l'industrie de l'électroménager. Pour M. Bairi, «le message est clair» mais il faut «un débat qui engage tous les concessionnaires», dit-il. Il s'agit de «facilités et d'encouragement» qu'il faut instaurer. «Nous sommes capables d'amener les industriels à table et les sensibiliser sur la question de la sous-traitance», ajoute M. Bairi. Parmi les contraintes, on cite à cet effet le tarif douanier algérien qui «ne favorise pas l'implantation de concessionnaires dans le montage et l'assemblage». Les droits de douanes sont à 3% pour les véhicules qui viennent d'Europe et à 10% seulement de TVA alors que dans les pays où cette industrie a réussi son essor (le Maroc et l'Egypte par exemple), «ces droits tournent à plus de 40% », disent les concessionnaires. Cependant, il y a tout de même une nouvelle disposition dans la loi de finances qui exonère les composants entrant dans la fabrication des véhicules. Elle touche les véhicules de plus de 10 places, les lourds…Le patron de Hyundai, M. Omar Rebrab, dont le groupe, nous dit-il, est un des potentiels investisseurs dans l'assemblage de bus, parle lui de non-sens dès lors que «la plupart des véhicules qu'ils compte produire sont admis en exonération au titre des dispositifs de l'ANSEJ et ANDI»…. Une manière, pour lui, de dire que ce n'est pas encore le temps de parler d'une industrie nationale.