Plusieurs options se présentent pour l'investissement dans l'industrie automobile en Algérie : le SKD, comme pour l'usine Renault d'Oran, le CKD dans le cas de Tanger Med, au Maroc, et la fabrication de pièces détachées et composantes pour la Tunisie, a indiqué, hier, à Alger, le président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), Mourad Oulmi, lors du forum du quotidien Liberté. « C'est le nouveau cahier des charges qui va définir quel type d'investissement industriel ou semi-industriel ainsi que les détails et les textes d'application », a signalé Oulmi. Portant les trois casquettes de président d'AC2A, de DG de Sovac et de président de la commission de sous-traitance et de développement de l'industrie automobile au Forum des chefs d'entreprise (FCE), le responsable s'est réjoui de voir « le gouvernement afficher sa volonté de mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures » grâce à l'industrie mécanique comme secteur « pilote ». Il a estimé qu'il est possible de fabriquer en Algérie des réservoirs carburant, des caches de moteur, des pare-chocs avant et arrière, grâce à la plasturgie, pour un coût d'investissement compris entre 2 et 3 millions de dollars. Cette annonce n'est pas fortuite. Le décret exécutif accorde, en effet, trois années aux concessionnaires automobiles représentants directs des constructeurs automobiles internationaux pour entamer des investissements. Dans le cas où aucun investissement n'est consenti, l'agrément leur sera retiré. A ce propos, le président d'AC2A dit soutenir cette mesure tout en demandant un délai pour son application. Pour le cas de Renault Algérie, Oulmi a rappelé qu'il n'y a pas encore d'intégration. « C'est la réalité, mais ce n'est pas la faute à Renault », a-t-il signalé. Pour lui, un montage de 25.000 véhicules par an n'est pas rentable. « Il faudrait 100.000 unités pour que les coûts soient stables », a-t-il indiqué. Cependant, selon lui, « le projet est positif mais il faudra l'accompagner », d'autant que le Fonds national d'investissement (FNI) et la SNVI (Société nationale des véhicules industriels) se sont engagés pour une période de trois ans d'exclusivité accordés à ce constructeur français. En Algérie, il reste encore à trouver un réseau de distribution pour exporter. D'ailleurs, déplore-t-il, 70% des distributeurs sont de droit algérien et de capitaux étrangers et la moitié d'entre deux se fournit auprès de centrales d'achat à Dubaï, au Luxembourg, au Liban et à l'île Maurice. « C'est inadmissible », a-t-il commenté. Fella Midjek Marché des véhicules d'occasion Les concessionnaires veulent investir le créneau Les concessionnaires de véhicules veulent faire dans la vente d'occasion. A cet effet, ils ont proposé au ministère des Finances de reprendre les véhicules de leurs marques. Leur argument ? « Le Trésor en tirera bénéfice grâce à la taxe sur la valeur ajoutée », a indiqué Mourad Oulmi, président de l'AC2A, rappelant que 800.000 véhicules d'occasion et 400.000 autres neufs sont vendus dans l'informel, selon les chiffres de l'ONS (Office national des statistiques). Par ailleurs, la centaine de vendeurs multimarques pourront verser dans ce créneau en créant un code d'activité, soit un texte régissant ce créneau, a-t-il ajouté. D'ailleurs, dans le cadre de la loi de finances-2015, la TVA sur la marge est instaurée pour développer la vente d'occasion, a-t-il rappelé. Ce marché informel pèse 2 milliards de dollars, a-t-il estimé. Cette activité pourra créer au minimum 10.000 emplois, selon Oulmi.