Après une accalmie de deux ans, les attentats ont repris hier, avec l'explosion d'une bombe à la station de bus de Tafourah, provoquant une véritable panique, dans la capitale où chaque sachet abandonné est perçu par les citoyens comme un éventuel colis piégé. Ces attentats interviennent après une baisse de vigilance des citoyens, mais aussi de la part des services de sécurité, occupés surtout par les inondations catastrophiques, qui ont coûté la vie à plus de 730 personnes, selon un bilan provisoire. D'ailleurs, quelques jours avant ces inondations, les services du DRS et de la DGSN, avaient soupçonné une réactivation des réseaux dormants du GIA et du Gspc, qui s'apprêtaient à commettre de nouveaux attentats dans la capitale. L'attentat à la bombe du 29 août à la Casbah et surtout la bombe désamorcée trois minutes avant son explosion, le 6 novembre dernier devant une pizzeria faisant face à la poste de Meissonnier ont été sérieusement pris en compte par les autorités qui déclenchèrent aussitôt le plan d'urgence. A ce propos, une cellule spéciale de lutte antiterroriste a été créée. Elle est composée essentiellement d'éléments des corps d'élite de la DGSN et du DRS appuyés dans leur mission par des informateurs qui ont eu déjà à travailler dans la surveillance, la collecte de l'information et surtout la supervision des mouvements suspects dans les quartiers considérés comme potentiellement susceptibles d'héberger des éléments des Groupes islamiques armés. Les autorités veulent surtout éviter que ces images de bombes et de carnages perpétrés en ce mois sacré du ramadan et qui hantent toujours la mémoire collective des Algériens, se répètent, mettant en échec les efforts tant militaire, que politique, destinés, à éradiquer le terrorisme. Il faut rappeler que le Ramadan est considéré par les groupes armés, comme la période propice pour redoubler de violence et d'activité. L'attentat le plus meurtrier perpétré durant cette période reste celui qui a coûté la vie à plus de 50 personnes à la veille du Ramadan au boulevard Amirouche. Il y a aussi la bombe qui a fauché plusieurs personnes lors d'une soirée ramadanesque à Belcourt, ou encore l'engin qui a explosé près de la Fac centrale à quelques heures du f'tour. Des attentats à la bombe, auxquels il faut ajouter les massacres collectifs commis en ce mois sacré dans certaines villes de l'intérieur du pays. Il est clair qu'après les attentats anti-américains du 11 septembre et la création d'une alliance internationale de lutte antiterroriste, les groupes islamiques armés algériens comptent commettre des attentats meurtriers pour affirmer leur présence et maintenir la pression sur le pouvoir. Surtout que le GIA et le Gspc sont inscrits sur la liste des groupes armés à anéantir et qu'ils sont en train d'abattre leur dernière carte. Cette nouvelle recrudescence de la violence terroriste va, encore une fois, relancer la question de l'insécurité et mettre l'Algérie dans la zone des pays à haut risque, surtout après quelques mois d'accalmie et un semblant de retour à la paix.