Les prix risquent encore de chuter Les cours de l'or noir qui se sont enfoncés sous la barre des 50 dollars lundi ont fait une pause hier, mais restent sous la pression des chiffres des réserves et de l'emploi américains. Les cours de l'or vont-ils plonger? Il y a une forte probabilité pour que cela se produise et même assez rapidement. La fin de semaine leur est cruciale. Pourquoi? «Il va y avoir les chiffres sur les réserves américaines, mercredi, puis plusieurs indicateurs sur l'économie, notamment vendredi un rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis», a déclaré Matt Smith, de Clipper Data. «Donc, on fait juste une pause dans la déroute à laquelle on assiste actuellement», a-t-il souligné. En termes plus clairs, l'effondrement des prix du pétrole qui évoluaient tout juste au-dessus de la barre des 50 dollars hier à Londres va se poursuivre. Un nouveau coup de grisou pour l'Algérie dont l'économie qui risque d'être fortement chahutée par un prix du baril de ce niveau. Les dégâts provoqués par cette conjoncture économique difficile que traverse le pays sont déjà énormes. L'état de sa trésorerie s'est sérieusement détérioré. La fabuleuse manne pétrolière, de près de 200 milliards de dollars constituée grâce à des niveaux de prix record a fondu comme neige au soleil. Un phénomène qui s'est accéléré avec la dégringolade des cours de l'or noir. Ce bas de laine qui s'élevait à 178,938 milliards de dollars fin décembre 2014 s'est considérablement contracté pour s'établir à 159,918 milliards de dollars à la fin du mois de mars 2015. Une chute de près de 20 milliards de dollars en l'espace d'un trimestre! La Banque d'Algérie a fait état de ce gouffre financier le 13 juillet. Le ton grave est singulièrement grave. «Le déficit de la balance des paiements qui a résulté du choc externe et du creusement du déficit du compte capital, et l'effet de valorisation négatif ont fait que les réserves officielles de changes (hors or) ont baissé à 159,918 milliards de dollars à fin mars 2015 contre 178,938 milliards de dollars à fin décembre 2014», a indiqué l'institution pilotée par Mohamed Laksaci dans sa note sur les tendances financières et monétaires au premier trimestre 2015. Conclusion: «Cela indique une forte contraction des réserves officielles de change», a constaté la Banque d'Algérie. La conjoncture du marché pétrolier s'étant depuis davantage dégradée. Le baril de pétrole ayant depuis cette annonce perdu quelque 6 dollars à Londres et à New York augure d'une baisse des recettes en devises et par conséquent du recours aux réserves de changes qui risquent de s'épuiser plutôt que prévu. N'ayant pas d'autre alternative pour honorer ses engagements, le gouvernement qui a déjà appelé à une rationalisation des dépenses lors de l'adoption de la loi de finances complémentaire pourrait se retrouver dos au mur et ce ne sont certainement pas les mesures qu'il a prises pour booster le secteur hors hydrocarbures qui vont lui être d'un quelconque secours. L'économie nationale continue de carburer au pétrole et au gaz qui représentent plus de 95% de ses revenus en dollars. La légère accalmie qu'a connue hier le marché ne lui donne qu'un répit éphémère. En fin de matinée le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 50,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Soit une hausse de 84 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 79 cents pour se négocier à 45,96 dollars. «Même si les cours se reprennent un peu ce matin, cela ne durera probablement pas vu la surabondance de 1,5 à 2 millions de barils par jour (mbj) entraînée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», ont averti les experts de Commerzbank. «Pendant les prochaines semaines, on devrait toucher des plus bas niveaux depuis plusieurs années», ont prédit les analystes du second groupe bancaire allemand. Croisons les doigts et prions...