Un espace qui a fait le bonheur des mélomanes pendant le Ramadhan Inaugurée au début de l'été 2014, cette petite terrasse de la pêcherie d'Alger aménagée en café spectacle bien tenu offre une vue imprenable sur la baie d'Alger. En famille ou entre amis, des dizaines d'amateurs de musique châabie se retrouvent chaque soir au coeur de la capitale pour apprécier des récitals animés par de jeunes interprètes, dans la «tahtaha» (placette des artistes) un espace qui a su en deux ans d'existence fidéliser son public. La «Tahtaha» offre la possibilité de «se retrouver entre amis, voisins ou en famille autour d'un café et écouter du qcid» dans le calme tout en restant «au coeur de la ville», se réjouissent des habitués de l'endroit. Depuis le mois de Ramadhan, des habitués reviennent pratiquement chaque soir à la tahtaha, occupant la même table, souvent accompagnés de leurs enfants à qui ils souhaitent faire découvrir cette musique, «partie intégrante du mode de vie algérois», et des lieux traditionnellement ouverts au public et longtemps restés clos. Chaque soir des habitants de la Casbah d'Alger, de Bab El Oued ou d'Alger-Centre affluent par dizaines pour s'offrir un moment d'évasion à l'intérieur du port d'Alger. Inaugurée au début de l'été 2014, cette petite terrasse de la pêcherie d'Alger aménagée en café spectacle bien tenu avec une vue imprenable sur le port de pêche et la baie d'Alger a déjà accueilli sur sa scène de nombreux événements dédiés à la musique andalouse et châabie. Après avoir accueilli un riche programme musical qui a connu un franc succès durant le mois de Ramadhan, la tahtaha ouvre sa scène, presque tous les soirs, aux jeunes talents de la musique châabie jusqu'à la fin de la saison estivale. Kamel Koubi, Abdelkader Mouklin, Youcef Lâazizi, Sid Ahmed Bouadou ou encore Ahcen Ainine: autant de talents dont la notoriété reste à construire y ont animé des récitals de qualité. Devant le manque d'espaces publics à caractère culturel entretenus et proposant des programmes de qualité, les habitués de la «tahtaha» avouent que leur engouement pour cet endroit résulte d'un «besoin» d'évasion et d'animation artistique de proximité, des opportunités qui font cruellement défaut aujourd'hui. Ces spectateurs estiment qu'il existe un grand nombre d'infrastructures «idéales pour ce genre d'activités», de par leur structure ou leur emplacement, mais qui restent «désespérément fermés au public en soirée». L'esplanade de l'Institut supérieur de musique d'Alger, qui compte pourtant un petit théâtre en plein air ayant déjà accueilli plusieurs concerts, la cour et la terrasse du Palais des raïs -Bastion 23, comptent parmi les lieux que les mélomanes algérois souhaitent se «réapproprier». Certains citent également les cours, patios et jardins de palais de la casbah d'Alger à l'exemple de Dar Aziza, Dar Khedaouedj, le palais de Mustapha Pacha ou encore la citadelle et ses espaces extérieurs, même si ce dernier site est en partie en chantier pour le moment. Partageant cet avis, des observateurs de la scène culturelle plaident pour une réappropriation de ces espaces, d'autant que ce genre de spectacles ne nécessite que des moyens techniques (scènes, son, lumière) et humains modestes que les établissements culturels, eux-mêmes, possèdent.