Les effectifs d'étudiants vont doubler d'ici à l'horizon 2008. L'enseignement universitaire, considéré comme l'une des priorités de la loi de finances 2005, va bénéficier d'un soutien de premier ordre de la part de la France. Le ministre français délégué à la Coopération et à la Francophonie, Xavier Darcos, a, à ce propos, annoncé dans un entretien accordé récemment au journal Le Monde, que son pays a l'intention de former pas moins de 400 professeurs d'université et quelque 20 000 maîtres de conférence dans les prochaines années. «Nous aiderons l`Algérie qui est en train de modifier sa législation pour accueillir des professeurs étrangers, en faisant aussi, sur place, de la formation des maîtres. Ce n`est pas une demande d`assistance, mais bien d`accompagnement», a tout de même tenu à préciser le ministre, qui n'omet pas, par la même occasion, de mettre cette coopération universitaire sur le compte du réchauffement exceptionnel que connaissent les relations entre les deux pays, ces toutes dernières années. Dans les milieux universitaires, cette offre française est très bien reçue, car dit-on, elle contribuera sans doute à, non seulement, combler le déficit d'enseignants qui caractérise l'université algérienne, mais constituera également un apport certain à l'amélioration du niveau de l'enseignement universitaire algérien, étant entendu que, dans ce domaine, la France dispose de l'un des systèmes les plus performants au monde. En tout état de cause, le grand déséquilibre que vit l'université algérienne impose un recrutement massif d'enseignants. En effet, en plus du déficit déjà constaté et estimé à 12.500 enseignants pour l'année universitaire en cours, l'on s'attend à ce que la population estudiantine fasse un bond quantitatif des plus spectaculaires. Les effectifs d'étudiants vont en effet doubler d'ici à l'horizon 2008, soutient le ministre français de la Coopération. Cet état de fait oblige l'Etat algérien à faire un effort gigantesque en terme de recrutement, puisque pour la même période, les besoins sont estimés à 43.300 enseignants supplémentaires. A titre illustratif, notons que pour ce qui concerne les professeurs et maîtres de conférences seulement, il est fait état d'un déficit de 5800 enseignants. Pour l'heure, dans le système universitaire national 23205 encadreurs opèrent, dont 3442 ont le rang magistral, 2043 maîtres de conférences et 9077 maîtres de conférences chargés de cours. Un encadrement actuellement dépassé par les quelque 700.000 étudiants. La coopération algéro-française dans le domaine de l'enseignement supérieur aura, à en croire le même ministre, un sens plus profond si la diaspora algérienne établie en France, s'impliquait dans le processus. «Les Algériens qui ont réussi en France sont les meilleurs acteurs de la coopération avec leur pays d`origine. En leur proposant de jouer ce rôle, on les reconnaît comme Algériens de France ou Français d`origine algérienne», a signalé Xavier Darcos. Enfin, cette annonce intervient à la veille d'un Sommet de la francophonie, dont les membres les plus influents souhaitent l'adhésion de l'Algérie. Jusqu'à l'heure, l'Algérie s'est contenté d'un statut d'observateur au sein de l'organisation des pays francophones.