Le Maroc continue de faire fi des résolutions de l'Organisation des Nations unies en ce qui concerne le Sahara occidental. La dernière résolution de l'ONU, qui a décidé de proroger le mandat de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso), réaffirmant du coup son attachement à un « règlement juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental », n'est pas, encore une fois, du goût des autorités marocaines, qui ne veulent pas entendre parler de plan Baker. Un plan qui préconise, pour rappel, un référendum d'autodétermination après une autonomie transitoire de cinq années au Sahara occidental. Fidèles à leur politique de tergiversations habituelles, les autorités marocaines, en manque de plus en plus d'arguments plausibles, accusent, cette fois-ci, l'Algérie d'être à l'origine de la situation de blocage dans le conflit du Sahara occidental. Le ministère marocain des Affaires étrangères a affirmé, lundi dernier, dans un communiqué, que «l'Algérie préfère malheureusement continuer à bloquer la situation par son exigence infondée d'une acceptation et d'une mise en oeuvre du plan Baker II». Ce qu'omet sciemment de dire le ministre des Affaires étrangères marocain, c'est que le plan Baker est un document onusien et adopté à l'unanimité par le Conseil de sécurité. Pourquoi vouloir insister à tout prix à faire porter le chapeau à l'Algérie, alors que la quasi-totalité de la planète est pour un règlement du conflit du Sahara occidental dans le cadre des Nations unies, exactement comme cela a été constamment réitéré par Alger? Au moment donc où le Conseil de sécurité de l'ONU a réaffirmé, le 31 octobre dernier, sa position constante qui est l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit à l'autodétermination et ce, conformément aux buts et principes de la charte des Nations unies, le Maroc fait une tout autre lecture et veut même l'imposer au reste du monde. Dans le même communiqué rendu public lundi, le Maroc se «félicite vivement de cette résolution» en estimant que «le Conseil de sécurité n'a, à aucun moment, ni d'aucune façon, validé le plan Baker et qu'il a encore moins demandé son application». D'après le ministère marocain des Affaires étrangères, «les termes de la résolution du Conseil de sécurité ne souffrent aucune ambiguïté et ne se prêtent à aucune divergence d'interprétation». Le Maroc, quand il s'agit du Sahara occidental, est bien connu pour sa politique versatile, mais là, il dépasse tous les entendements. Vouloir interpréter une résolution de l'ONU à sa manière et à son profit, c'est franchement faire insulte à l'intelligence de toute la communauté internationale. Par ailleurs, le gouvernement de la Rasd se dit avoir reçu, avec étonnement et surprise, les informations diffusées, dimanche dernier, par des agences de presse internationales, selon lesquelles l'Egypte «s'est engagée à initier des contacts avec les responsables algériens et marocains pour essayer de mettre fin au conflit qui oppose ces deux pays sur le Sahara occidental». «Le gouvernement égyptien, bien placé pour savoir que toutes les résolutions adoptées par l'ONU depuis 1976, réaffirment que le conflit du Sahara occidental est un problème de décolonisation qui oppose le royaume du Maroc, puissance occupante, au Front Polisario en tant que représentant légitime du peuple sahraoui», indique dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères de la Rasd. Enfin, sur un autre chapitre, il y a lieu de souligner que le roi du Maroc, Mohammed VI, dans un message au président de la République, à l'occasion de la fête du 1er Novembre, a appelé à la construction d'un «avenir commun».