Daesh a promis en 2014 de prendre Tripoli «La nécessité urgente pour les parties en Libye de parvenir à un accord qui peut assurer la sécurité face aux groupes extrémistes violents» est sans cesse réaffirmée par l'Algérie. La situation précaire qui règne à Syrte, avec des combats féroces entre les terroristes de Daesh et les milices proches de Tobrouk, préoccupe de plus en plus la communauté internationale et les pays engagés dans le processus de dialogue pour un gouvernement d'union nationale. L'Algérie qui a condamné sans équivoque les exactions de l'Etat islamique et réaffirmé son souci de rassembler l'ensemble des parties libyennes, dans le cadre d'un dialogue politique inclusif pour recouvrer la paix et barrer la route à l'aventurisme terroriste de Daesh, suit également avec attention le contexte actuel. Contexte qui n'a pas manqué de provoquer des réactions de la part des Etats-Unis et de cinq pays européens (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie et Espagne) qui ont dénoncé les «actes barbares» de l'EI tout en invitant les factions rivales à s'entendre au plus vite. Les violents affrontements qui se déroulent depuis plus d'une semaine, à Syrte, opposent des habitants et des membres de milices proches de Tobrouk aux groupes de l'EI qui contrôlent en partie la ville et qui n'hésitent pas à exécuter des dizaines de civils. Rien qu'en une journée, ils ont ainsi assassiné 34 personnes, déclenchant la révolte des habitants de Syrte. «Nous sommes profondément préoccupés par les informations selon lesquelles ces combattants ont bombardé des zones densément peuplées de la ville et ont commis de façon indiscriminée des actes de violence pour terroriser la population libyenne», affirme le communiqué commun publié par le département d'Etat américain qui relève, en outre, «la nécessité urgente pour les parties en Libye de parvenir à un accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale qui, de concert avec la communauté internationale, peut assurer la sécurité face aux groupes extrémistes violents qui cherchent à déstabiliser le pays». Cette invite corrobore la déclaration du ministre italien des Affaires étrangères dans un entretien publié hier par La Stampa. Abordant le dialogue inter-libyen, Paolo Gentiloni a dit: «Soit on conclut dans quelques semaines, soit nous nous trouverons avec une autre Somalie à deux pas de nos côtes et nous devrons réagir d'une autre manière. Le temps est crucial et limité, particulièrement maintenant que la présence de l'EI à Syrte est devenue alarmante», a-t-il ajouté. Si les pourparlers n'aboutissent pas rapidement, «il faudra placer la Libye à l'ordre du jour de la coalition internationale anti-EI, sachant qu'il ne s'agirait plus de stabiliser le pays mais de contenir le terrorisme», a-t-il insisté avant d'évoquer les milliers de migrants qui traversent la mer, à partir des rives libyennes. Certes, l'Italie est le pays qui subit de plein fouet les conséquences de l'intervention militaire de l'Otan, motivée par l'ancien président français Nicolas Sarkozy, mais le fait est que la menace de Daesh concerne aujourd'hui l'ensemble de la région maghrébine, avec le risque patent d'un scénario à la syrienne. Cela ne sert en rien les intérêts du peuple libyen, d'abord, ni ceux des peuples voisins, ensuite. Les propos agressifs du général Haftar, chef d'état-major autoproclamé des forces de Tobrouk, à l'encontre de l'Algérie sont de nature irresponsable et ne dupent personne. Cet ancien colonel largué en 2011 par la CIA dans une Libye en proie à la guerre civile sert des intérêts qui ne sont pas, on s'en doute, ceux du peuple libyen. Or la doctrine de l'Algérie est d'oeuvrer sans relâche à la paix et à la sécurité des peuples, sans exclusive aucune, conditions cardinales de leur développement. Ses efforts sont reconnus et soutenus par la communauté internationale, d'autant qu'elle appuie la médiation onusienne avec tous les moyens dont elle dispose, dont la parfaite connaissance des parties en conflit n'est pas le moindre. Peu importe donc les rodomontades d'un trublion qui n'a pas fini de surenchérir pour faire obstacle à un processus de réconciliation dont la réussite serait fatale à ses ambitions personnelles, l'urgence est bel et bien de faire aboutir, au plus vite, le dialogue inclusif en encourageant l'ensemble des factions à transcender leurs griefs et à privilégier l'intérêt suprême de leur peuple et de leur pays...