Les tensions avaient atteint leur paroxysme au cours de ces dernières heures dans la péninsule, mais la communauté internationale a vite réagi, appelant à relativiser les annonces belliqueuses. Séoul et Pyongyang ont finalement accepté de mener des négociations de haut niveau hier, calmant ainsi le jeu vingt quatre heures après les menaces de la Corée du nord prête à une «guerre totale» contre son voisin sommé de cesser sur-le-champ ses opérations de propagande. L'annonce d'une rencontre de négociateurs est tombée deux heures avant l'expiration de l'ultimatum lancé vendredi par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, qui exigeait l'arrêt des haut-parleurs récemment remis en service par Séoul. Rendez-vous a été donné dans le village frontalier de Panmunjom à 06H00 locales, un endroit qui avait déjà abrité en octobre 2014 des discussions bilatérales; selon les indications d'une porte-parole de la Maison bleue, la présidence sud-coréenne.Le Sud sera représenté par son ministre de l'Unification Hong Young-Pyo et le conseiller à la Sécurité nationale Kim Kwan-Jim. Le Nord a envoyé, de son côté, son haut responsable de la Défense, Hwang Pyong-So, considéré comme le numéro deux du régime, et le secrétaire du parti des Travailleurs Kim Yong-Gon, chargé des relations avec le Sud. Les tensions avaient atteint leur paroxysme au cours de ces dernières heures dans la péninsule, mais la communauté internationale a vite réagi, appelant à relativiser les annonces belliqueuses de Pyongyang et de Séoul, habitués à ce genre de passes d'armes. En prévision de l'heure fixée par l'ultimatum, l'armée du peuple coréen (KPA) avait assuré que ses unités déployées à la frontière étaient placées «en état de guerre», prêtes à riposter si Séoul ne mettait pas fin à ses messages diffusés par hauts parleurs. «Nous sommes arrivés à l'aube d'une guerre et la situation est irréversible», avait même lancé, menaçant, le ministère nord-coréen des Affaires étrangères. L'agence sud-coréenne Yonhap, citant des sources militaires, avait fait état de mouvements d'unités d'artillerie au Nord, tandis que des avions de chasse américains et sud-coréens avaient effectué des exercices de simulation de bombardement à la mi-journée, dans une démonstration affichée de défi et de riposte déjà en branle. Au lendemain d'une déclaration ferme de la présidente Park Geun-Hye, les autorités à Séoul avaient fait savoir qu'elles n'avaient pas l'intention de céder aux injonctions de leur voisin, et de faire taire ces haut-parleurs qui diffusent à plein volume leurs messages à la frontière. La Corée du Sud a décidé de reprendre sa guerre de propagande - une pratique que les deux pays avaient cessée en 2004 d'un commun accord - en représailles à une attaque à la mine antipersonnel imputée à la Corée du Nord, dans laquelle deux de ses soldats avaient été mutilés, au début du mois d' août. C'est cette initiative qui a suscité l'ire de Pyongyang, qui nie toute implication dans ces explosions, et la situation a dégénéré jeudi quand il y eut un violent échange de tirs d'artillerie. Techniquement, les deux Corée sont en conflit depuis 65 ans, la guerre dite de Corée (1950-53) ayant conduit à un simple cessez-le-feu qui n'a jamais été formalisé par un traité de paix en bonne et due forme.La dernière attaque directe contre le Sud date de décembre 2010, lorsque la Corée du Nord avait bombardé l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, entraînant la mort de deux soldats et deux civils sud-coréens. Séoul avait répliqué en tirant des obus sur des positions nord-coréennes, ce qui avait fait craindre un conflit généralisé. La communauté internationale a aussitôt réagi pour prévenir tout risque de dérapage.