Le journaliste Mohamed Lamsen inhumé au cimetière de Aïn Benian, à Alger    Opération de vote dans de bonnes conditions    M. Derbal promet une distribution quotidienne dans les prochains jours    Importation de bétail en perspective    Un afflux record de réfugiés congolais    Syrie : Un retour des réfugiés en masse    Amnesty International exige une enquête sur les crimes sionistes    Mascara: ouverture de la première édition de la manifestation historique "Les Femmes révolutionnaires d'Algérie"    Ramadhan: Pourquoi le jeûne est-il si fascinant ?    Sahara occidental: De Mistura entame des consultations en prévision d'une session à huis clos au Conseil de sécurité    Patronat: l'UNEP organise vendredi prochain une rencontre sur le partenariat public-privé    UNRWA: l'agression sioniste en Cisjordanie occupée provoque "le plus grand déplacement de population" depuis 1967    L'ONU alerte sur un risque de génocide après la coupure par l'entité sioniste de l'approvisionnement en électricité à Ghaza    Coupe d'Algérie (8es de finale) : CR Belouizdad - US Chaouia délocalisé au stade 5 juillet    La JSK déçoit encore ses supporters face au CSC    USM Alger : Hadj Adlane désigné porte-parole du club    «El-Ghejira» et «Daghnou», des boissons traditionnelles ornant la table d'Iftar    2.156 appels traités en février 2025    Prise en charge optimale des patients pendant le mois de Ramadan    Une commission ministérielle du secteur du transport sur le terrain    Allemagne : Le Bayern et Leverkusen tombent à domicile    Visitez les plus fascinantes librairies et bibliothèques au monde    Film ''Algérie, sections armes spéciales''    Jeux scolaires Africains 2025: 25 disciplines au programme de la 1re édition en Algérie    Programme d'animations artistiques de la Radio algérienne durant le mois de Ramadhan    Conseil des ministres: le président de la République ordonne de relever le seuil de l'investissement dans la filière du marbre    Aïd El-Adha: le Président de la République ordonne le lancement d'une consultation internationale pour l'importation d'un million de moutons    Renouvellement par moitié des membres du Conseil de la nation: Clôture du processus électoral au niveau des APW    Sanctionné pour avoir dénoncé les crimes coloniaux en Algérie, un journaliste français quitte RTL    Domaine national: plus de 320.000 livrets fonciers délivrés en 2024    Le président de la République préside une réunion du Conseil des ministres    Renouvellement par moitié des membres du Conseil de la Nation: Plus de 6200 élus des wilayas de l'Ouest du pays accomplissent leur devoir électoral    Futsal (Tournoi de la presse): rencontre APS-Echourouk News, le match de la dernière chance pour les deux équipes    Ramadhan: le vieux marché "Er-Rahba" de Batna, mémoire de la ville et destination préférée des jeûneurs    Lancement de la 2e édition de la campagne « Bravo aux Jeunes » pour soutenir le volontariat    Ramadhan à Chlef : la "Cuisine itinérante", un pont de solidarité avec les familles nécessiteuses        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



A FONDS PERDUS
Les bourreaux de la Toile Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 06 - 2007

Enfin, une bonne nouvelle pour notre pays, habitu� � figurer parmi les plus mauvais �l�ves de la plan�te. Une �tude r�cente de l�Open Net Initiative, ONI, qui regroupe des chercheurs d'universit�s britanniques, am�ricaines et canadiennes, indique que durant l'ann�e 2006, sur 41 pays �tudi�s, 25 pratiquent la censure sur la Toile. Fort heureusement, l�Alg�rie ne figure pas parmi eux. Les censeurs recourent � des moyens de filtrage de plus en plus sophistiqu�s qui ne s�arr�tent plus � bloquer des contenus jug�s litigieux, mais interdisent carr�ment l'acc�s � des plates-formes et des sites comme YouTube ou Google Maps.
Sont ainsi rendus coupables de mettre un frein ou des barrages � la libre circulation de l�information : la Birmanie, la Chine, l'Ethiopie, l'Inde, l'Iran, la Jordanie, le Maroc, l'Arabie Saoudite, la Syrie, la Tha�lande, la Tunisie et le Vietnam. Pour revenir dans la sph�re culturelle arabo-musulmane qui nous concerne, le fait �tonnant est que l�Open Net Initiative n�a relev� aucun type de censure sur Internet dans des pays tels que l'Egypte, l'Irak ou l'Afghanistan comme l�avait fait Human Rights Watch dans son dernier rapport. On soulignera ici, et au trait rouge, que l�Alg�rie ne figure ni dans la liste de l�Open Net Initiative, ni dans celle de Human Rights Watch. Cette ONG consid�re que si le Net gagne rapidement du terrain comme moyen d'acc�s � l'information, ou pour �changer des id�es et exprimer son opinion � travers tout le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, en particulier dans les pays o� la presse est �troitement contr�l�e, il n�en demeure pas moins que les Etats de cette r�gion interviennent activement sur la Toile pour bloquer les sites web ou jeter en prison leurs usagers. Le dernier rapport en date de Human Right Watch �False Freedom: Online Censorship in the Middle East and North Africa� (Fausse libert� : censure en ligne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord) cible particuli�rement la Tunisie, l�Iran, la Syrie et l�Egypte. Il conclut qu�en mati�re d�Internet, les gouvernements de ces pays ont deux fers au feu : ils encouragent la p�n�tration des technologies pour se connecter au reste de l'�conomie mondiale, tout en maintenant une ferme surveillance sur le flux de l'information. En Tunisie, dit Human Rights Watch, le gouvernement arr�te des personnes juste parce qu�ils utilisent le Net pour �mettre des jugements critiques sur les politiques gouvernementales et il bloque des sites web qui divulguent des informations relatives aux violations des droits de l�homme dans ce pays. En Iran, la presse r�formatrice n�a pas surv�cu � l�arriv�e d�Ahmadinejad au pouvoir. Elle est litt�ralement lamin�e et la grande Toile reste la seule fen�tre ouverte sur le monde et le seul moyen pour �changer des informations politiques et des id�es. A la surprise g�n�rale, ce pays compte aujourd�hui quelque 7 millions d'usagers du Net. En r�action, les autorit�s religieuses emprisonnent des dizaines de r�dacteurs en ligne, de blogueurs et d'administrateurs de sites web. En Egypte, qui conna�t elle aussi une f�brile activit� Internet, les militants de la soci�t� civile et les blogueurs utilisent la Toile, le courriel et les textos pour �changer des informations sur les violations des droits de l�homme, animer des protestations, coordonner des actions et organiser des manifestations. Selon une estimation, on compterait quelque 390 blogs �gyptiens, mais les autorit�s ne baissent pas les bras : elles censurent plusieurs sites web et emprisonnent des citoyens pour leurs activit�s en ligne. Human Right Watch soutient avoir la preuve que le gouvernement �gyptien surveille les communications en ligne sans avoir obtenu au pr�alable de mandats de perquisition. En Syrie, les autorit�s auraient recours aux lois sur l'�tat d'urgence pour censurer les informations et la correspondance en ligne. Le gouvernement restreint l'emploi d'outils �lectroniques de base permettant d'envoyer des courriels et de construire des sites web. Les forces de s�curit� d�tiennent au secret et torturent des r�dacteurs en ligne juste pour avoir r�alis� des reportages rapportant des faits que le gouvernement voulait garder secrets. Que notre pays soit, pour une fois, au rang des ap�tres de la libert� du Net, ne dispense pas l�Etat de toute intervention, pour des raisons courantes de r�gulation, de respect de la concurrence et pour des raisons majeures de s�curit�. Un certain radicalisme institutionnel tend � cultiver ou l�interdit total ou carr�ment la permissivit�, omettant d�agir dans �les zones grises�, dans un esprit de mod�ration. L�argument s�curitaire vise d�abord la pr�vention et la r�pression des actes terroristes. En France, le 2 mai dernier, en toute discr�tion, entre les deux tours de l��lection pr�sidentielle, le minist�re de l�Int�rieur a mis en place une nouvelle plate-forme technique d�interception des donn�es de connexion aux syst�mes de communication. Chez nous, toute activit� de police aurait �t� suspendue � l�issue d�une campagne pr�sidentielle. Gr�ce � cette nouvelle plate-forme, les services de s�curit� peuvent savoir qui a contact� qui, o� et quand, qu�il s�agisse d�un appel sur mobile, d�un courriel envoy� par Internet ou d�un simple texto. C�est le �contenant� qui int�resse ici la police, c'est-�dire la trace de la connexion qui t�moigne du lien entre deux ou plusieurs personnes. L�enjeu est de rep�rer, de suivre � la trace, les op�rateurs qui changent tr�s souvent de mobiles, se contactent entre eux depuis des cybercaf�s et s�envoient m�me des messages subliminaux dans les pages des sites Internet, notamment islamistes, qu�ils consultent. Le centre technique en charge de cette activit� rel�ve des services de renseignement de la police fran�aise � Levallois-Perret (Hauts-de- Seine). Ses locataires � en l�occurrence les hommes de l�Uclat (Unit� de coordination de la lutte antiterroriste) qui l�administre � peuvent d�sormais obtenir des op�rateurs de t�l�phonie qu�ils leurs fournissent la liste de tous les appels entrant et sortant sur l�ensemble des lignes de l�abonn� qui les int�resse. L�argument s�curitaire vise aussi les activit�s p�dopornographiques. A Fort de Rosny-sous-Bois, dans la banlieue parisienne, la gendarmerie fran�aise y a install� sa division de lutte contre la cybercriminalit�, cr��e en 2005. Une vingtaine de personnes travaillent � relever les infractions, en se concentrant surtout sur la pornographie enfantine. Dernier exemple en date de l�intervention des pouvoirs publics : la justice. En France, elle disposera d�s le mois de juillet prochain de son propre syst�me d�interception des SMS pour r�pondre aux r�quisitions des juges d�instruction, mais aussi des parquets. Les magistrats pourront obtenir directement des op�rateurs les contenus des messages. Les raisons d�Etat commandent aussi la plus grande vigilance pour le fonctionnement et la protection des sites institutionnels. R�cemment, la Russie �tait montr�e du doigt pour la cyber-attaque subie par l'Estonie. Submerg�s de trafic, les serveurs web des plus hautes instances de ce pays (Parlement, Premier ministre et minist�re des Affaires �trang�res) sont rest�s fin avril inaccessibles plusieurs jours. L�autre camp n�est cependant pas un parfait mod�le pour une utilisation pacifique du Net. De l�aveu m�me de Karen Hughes, la sous-secr�taire d'Etat charg�e de la "Diplomatie publique", expression derri�re laquelle se cache une armada de propagandistes charg�s de soigner et de vendre l�image bien ternie des Etats-Unis dans le monde arabe, une demi-douzaine d'internautes arabophones surfent sur les blogs et forums, et postent des messages destin�s � "r�pondre aux informations approximatives, � la d�sinformation, la propagande et aux rumeurs avec des faits". Ces internautes sont � la charge du d�partement d�Etat qui finance �galement des webcams confi�s � des �tudiants arabes boursiers pour faire l�apologie des valeurs am�ricaines sur la plateforme de partage vid�o YouTube que Google avait r�cemment absorb� pour 1,65 milliard de dollars. Quelles que soient les raisons qui plaident pour un certain contr�le de l�activit� du Net, rien n�autorise cependant son verrouillage syst�matique. Dans l�int�r�t m�me de la collecte de l�information et donc� des censeurs. Tout est question de juste mesure. Trop d�imp�t tue l�imp�t, dit-on, et trop d��coute tue l��coute. Comme quoi, on ne tarit pas la source qui vous nourrit.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.