L'Iran possède déjà des missiles de longue portée (2000 km) Les puissances sunnites redoutent que leur rival chiite n'étende son influence dans le Monde arabe pour s'imposer comme la puissance régionale. L'Iran se dote d'une nouvelle arme: un missile d'une portée de 500 kilomètres dévoilé par le président iranien Hassan Rohani. Il s'agit de la dernière génération des missiles balistiques Fateh. Le président iranien estime qu'il s'agit d'une nécessité pour pouvoir se défendre face à ses voisins. Un pays faible, incapable de se battre et se défendre face au pouvoir militaire de ses voisins et ennemis ne peut pas affirmer chercher la paix, car il doit seulement se préparer à être occupé à tout moment, a-t-il déclaré dans un discours télévisé. Le programme de missiles avait été très discuté lors des négociations internationales sur le nucléaire iranien que Barack Obama a défendu. Mais les voisins arabes de l'Iran, dont l'Arabie saoudite, n'ont pas apprécié et le président américain s'est exprimé abondamment pour tenter à nouveau de convaincre les réticents y compris Israël. Les Etats-Unis vont accélérer leurs ventes d'armes aux pays arabes du Golfe, a déjà annoncé le secrétaire d'Etat John Kerry, les monarchies sunnites s'inquiétant des ambitions régionales de leur rival iranien chiite et de l'accord sur le nucléaire. «Nous sommes tombés d'accord pour accélérer certaines ventes d'armes qui sont nécessaires et qui ont pris trop de temps par le passé», avait déclaré Kerry lors d'une conférence de presse au Qatar. John Kerry était à Doha pour rassurer ses homologues des monarchies du Golfe sur les bienfaits de l'accord international sur le nucléaire iranien pour la sécurité de la région. Il a participé en août à une réunion exceptionnelle des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG - Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar). «Des bombes tomberont sur Tel-Aviv si l'accord avec l'Iran n'est pas appliqué», avait, par contre, déclaré Obama. Un discours indirectement dirigé vers Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, violemment opposé à un quelconque accord avec Téhéran. «Je ne m'oppose pas à cet accord car je veux la guerre, a t-il déclaré à la télévision israélienne. Je m'oppose à cet accord car je veux empêcher la guerre. Et cet accord apportera la guerre. Il déclenchera une course aux armes nucléaires dans la région et nourrira le terrorisme et l'agression iraniens». Mais au-delà de ces assurances américaines, John Kerry est d'accord pour engager des formations très particulières pour échanger et partager des renseignements. Le chef de la diplomatie américaine a également évoqué une poursuite des discussions entre les Etats-Unis et leurs alliés du Golfe, engagées à Camp David en mai, sur l'intégration des systèmes de missiles balistiques des pays de la région, ainsi que l'augmentation du nombre d'exercices militaires conjoints. «Ce sont quelques exemples de la manière dont nous pensons que la sécurité de la région peut être renforcée et la coopération améliorée», a plaidé John Kerry au côté du ministre des Affaires étrangères du Qatar Khaled al-Attiya. Ce dernier, parlant au nom de son pays, a assuré que l'accord sur le nucléaire iranien était «la meilleure option parmi d'autres». Les monarchies du Golfe, conduites par l'Arabie saoudite, ont accueilli avec prudence l'accord historique conclu le 14 juillet à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne), sous l'égide de l'Union européenne. D'une durée de dix ans, le compromis doit garantir que Téhéran ne se dotera pas de la bombe atomique en échange d'une levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales qui étouffent son économie. Mais les puissances sunnites redoutent que leur rival chiite ne cherche dorénavant à élargir encore son influence dans le Monde arabe et à s'imposer comme la puissance régionale. De leur côté, les pays occidentaux, qui avaient très fortement limité leurs relations commerciales et économiques avec l'Iran à cause des sanctions, espèrent renouer rapidement avec ce pays pour être présents sur un marché de près de 80 millions d'habitants. Aussi, après la France, c'est au tour de la Grande-Bretagne de rouvrir hier son ambassade en Iran. Le pouvoir politique iranien encourage pour sa part la normalisation des relations avec l'Occident en vue d'attirer des investissements internationaux dont le pays a fortement besoin.