Les Etats-Unis ont déployé plus de 35 000 hommes dans et autour du Golfe. Les dirigeants de cette région proche de l'Iran n'ont rien à craindre ! Cet appel au calme lancé par le secrétaire d'état américain, John Kerry, a été repris par son homologue de la Défense, Chuck Hagel, en visite dans les pays du Golfe où les Etats-Unis disposent de bases militaires. Le secrétaire américain à la Défense a rassuré ses interlocuteurs du Golfe, inquiets de l'accord sur le nucléaire iranien conclu à Genève le 24 novembre entre les cinq membres du Conseil de sécurité plus l'Allemagne et l'Iran, en leur affirmant que la nouvelle diplomatie occidentale avec Téhéran serait appuyée par la puissance militaire des Etats-Unis. Hagel a réuni les représentants des monarchies du Golfe dans une conférence à Manama sur la sécurité régionale, pour leur expliquer les enjeux de l'accord sur le nucléaire iranien et les rassurer sur leur sécurité avec le maintien des bases militaires américaines, un méga chapelet qui couvre non seulement le Golfe mais toutes les régions environnantes. Le Golfe est d'ailleurs le plus vaste porte-avions et port d'attache des états-Unis à l'étranger, et le Pentagone n'a nulle intention de changer cette donne dans et autour de ce Golfe. Nous n'avons pas l'intention de reconsidérer ni nos effectifs militaires, ni leurs armements, ni leurs équipements, a affirmé Hagel qui s'est appesanti la puissance militaire de son pays. Pour convaincre les monarchies du Golfe, le secrétaire d'état a énuméré les armes et ressources qui sont déployées dans la région : une présence terrestre, aérienne et navale de plus de 35 000 hommes, dont 10 000 de forces spéciales avec des tanks et hélicoptères Apache, une quarantaine de navires, un porte-avions, des systèmes de défense de missiles, des radars avancés, des drones de surveillance et des avions militaires qui peuvent être opérationnels immédiatement, notamment des F-22, le top pour répondre rapidement à toutes les éventualités. Aucun objectif n'est hors de notre force de frappe, a martelé Hagel, faisant référence aux "bunker buster", ces nouvelles bombes conçues pour pénétrer des cibles enterrées en profondeur. Apparemment, ses assurances n'ont pas convaincu l'Arabie Saoudite et le Qatar où le ministre de la Défense de Barack Obama s'est rendu aujourd'hui. Avec ces pays qui accueillent à eux deux les trois quarts de l'armada américaine stationnée dans le Golfe, les relations américaines se sont tendues entre les Etats-Unis depuis l'accord sur le nucléaire iranien. L'Arabie Saoudite en rivalité de leadership religieux, régional et panislamique avec son voisin iranien chiite, a été jusqu'à partager l'argumentaire du plus anti-arabe parmi les Israéliens, leur Premier ministre Netanyahu, lui aussi déçu et à froid avec le président des états-Unis. La réticence des Etats-Unis à intervenir en Syrie contre le régime du président Bachar al-Assad, soutenu par son allié iranien, ainsi que des pressions budgétaires et un rééquilibrage de la politique américaine vers l'Asie ont renforcé les craintes tout aussi bien de la monarchie saoudienne et de l'émirat du Qatar que des dirigeants d'Israël. Les trois s'interrogent sur la pérennité de l'engagement de Washington dans la région. Hagel a, par ailleurs, reconnu l'acuité des inquiétudes arabes et celles d'Israël. Des questions ont été soulevées sur les intentions des Etats-Unis, leur stratégie et leur engagement dans la région, avait-il admis lorsqu'il a ouvert son périple à Manama pour tout de suite les réfuter. "Washington restera pleinement engagé pour la sécurité de nos alliés et nos partenaires dans la région", a-t-il promis, soulignant – à l'intention de ses auditeurs arabes – la solidité des relations militaires avec les monarchies du Golfe, dont les achats d'armes américaines se sont élevés à plus de 75 milliards de dollars depuis 2007. Quant à Israël, les accords stratégiques sont incommensurables et le Pentagone travaille en flux tendu avec Tsahal, notamment dans la recherche militaire. Entre les deux complexes militaro-industriels, il n'y a pratiquement pas de secrets défense. D. B Nom Adresse email