L'afflux des migrants qui arrivent par milliers est devenu un problème insurmontable pour l'Union européenne L'afflux des migrants vient voler la vedette au conflit en Ukraine annoncé comme la raison de la rencontre des deux dirigeants européens avec le président ukrainien Petro Porochenko. La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande se retrouvaient hier à Berlin et devraient accorder leurs exigences à l'égard des autres Européens afin de répondre à la pire crise migratoire depuis la Seconde guerre mondiale. Alors qu'au moins 2000 migrants supplémentaires sont parvenus dans la nuit de dimanche à lundi en Serbie, cet afflux vient voler la vedette au conflit en Ukraine annoncé comme la raison de la rencontre des deux dirigeants européens avec le président ukrainien Petro Porochenko. Dans un premier temps, Mme Merkel recevra François Hollande en début d'après midi, pour donner ensuite une déclaration conjointe, alors que Paris et Berlin reprochent à l'UE son manque d'initiatives face à l'afflux sans précédent de migrants en Europe. Pourtant, aucun «nouveau papier» ne devait sortir hier de la rencontre, selon Paris. Les centaines de personnes qui franchissent la frontière avec la Serbie viennent s'ajouter aux 7000 passages enregistrés durant le week-end en provenance de Macédoine, qui a rouvert sa frontière avec la Grèce samedi après trois jours de fermeture. «C'est une situation très difficile, l'évolution qui a lieu est très perturbante», a déclaré dimanche soir à Prague le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, affirmant que la crise des réfugiés était «en haut de l'agenda» européen. Selon M.Fabius, outre la rencontre Hollande-Merkel d'hier, il faut prévoir dans les jours qui viennent une «réunion des ministres de l'Intérieur ou des Affaires étrangères». «C'est exactement le genre de problème qu'il faut comprendre comme un problème commun», a renchéri son homologue tchèque Lubomir Zaoralek. En dehors des Balkans, les garde-côtes italiens ont coordonné le sauvetage de 4400 migrants en Méditerranée pour la seule journée de samedi, tandis que les autorités grecques se montrent complètement débordées par l'afflux de réfugiés syriens sur l'île touristique de Kos. En Allemagne, un nombre record de 800.000 demandes d'asile est attendu pour cette année, si bien que le pays peine à assurer l'accueil de tous. Parallèlement des actes de violence, généralement imputés à l'extrême-droite, se font de plus en plus fréquents. Angela Merkel a dénoncé hier les «abjectes» violences d'extrême droite commises durant le week-end en Saxe (est) et ne tolère pas que les réfugiés soient accueillis en Allemagne par des «braillards ivres», a déclaré son porte-parole, usant de termes inhabituellement forts. Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, voyant dans cette arrivée sans précédent de migrants «le plus grand défi de l'Allemagne depuis la Réunification» du pays, s'était montré dimanche virulent face au manque de réaction des pays européens. «L'Europe est d'une certaine façon dans un sommeil profond et reste en +mode vacances+», a-t-il déclaré à la télévision publique allemande. Une heure après l'entretien d'Angela Merkel et François Hollande doit se joindre à eux Petro Porochenko, avant une brève conférence de presse, pour une rencontre officiellement consacrée à «la situation en Ukraine ainsi que la mise en application des mesures des accords de Minsk». C'est la première fois depuis la signature en février de ces accords de paix que les dirigeants allemand, français et ukrainien se retrouvent ensemble. Mais cette fois sans Vladimir Poutine, ce que Kiev veut présenter comme le fait que «la France et l'Allemagne sont dans le même bateau que nous», selon une source ukrainienne. Hier matin, M.Porochenko a accusé la Russie d'avoir envoyé trois «gros convois militaires» la semaine dernière dans l'Est séparatiste russiphone et d'avoir fourni aux rebelles «jusqu'à 500 chars, 400 systèmes d'artillerie et 950 véhicules blindés», sur une période non précisée.