Diplomates français, allemands, ukrainiens et russes doivent continuer lundi à Berlin à travailler à un plan de paix de la "dernière chance", pour l'Ukraine avec pour objectif de tenir mercredi à Minsk un sommet réunissant les quatre pays, afin de mettre un terme au conflit sanglant qui ravage l'est de l'Ukraine depuis 10 mois et éviter une "guerre totale". Cette initiative a été décidée dimanche au cours d'une conférence téléphonique entre la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le président ukrainien Petro Porochenko et le président russe Vladimir Poutine. M. Hollande et Mme Merkel ont passé plus de dix heures à en discuter jeudi à Kiev avec le président Porochenko, puis vendredi à Moscou avec son homologue russe. Ce sommet aura lieu "si nous réussissons à nous mettre d'accord sur un certain nombre de points sur lesquels nous avons intensément discuté ces derniers temps", a annoncé M. Poutine à son homologue bélarusse, Alexandre Loukachenko. "Sommet de Minsk", ultime espoir Face à la dégradation de la situation sur le terrain ces derniers jours après plusieurs mois d'accalmie, Paris et Berlin ont lancé une initiative "de la dernière chance" pour essayer d'arriver à la paix. L'objectif est d'arriver à mettre en œuvre les accords de Minsk du mois de septembre 2014 restés lettre morte. "Ce que la France et l'Allemagne cherchent actuellement en Ukraine, ce n'est pas la paix sur le papier mais la paix sur le terrain", a déclaré dimanche le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. "Personne ne veut être piégé par une guerre totale", a-t-il poursuivi. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a dit espérer que "des décisions importantes" seraient prises mercredi à Minsk, ajoutant que "la plupart des pays européens" étaient opposés à des livraisons d'armes à l'Ukraine. La présidence ukrainienne, via un communiqué publié dimanche sur son site internet, a dit attendre du sommet au Bélarus un cessez-le-feu "immédiat et sans conditions". Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a pour sa part concédé que "nous sommes loin d'avoir trouvé la solution". Les européens contre la livraison d'armes à Kiev Réunis à Munich pour une conférence sur la sécurité, de nombreux responsables européens et américains ont lancé le week-end passé des appels pressants à trouver une solution. Pendant que Moscou et Kiev ont continué à se rejeter mutuellement la responsabilité du conflit, les Etats-Unis eux prêts à aider militairement l'Ukraine. Washington a dit réfléchir à une aide "supplémentaire" à l'Ukraine, qui demande à l'Occident de lui fournir des armes défensives tout en privilégiant une solution "politique", une option militaire que Paris et Berlin excluent résolument. La proposition américaine s'est attirée les reproches de l'Allemagne, "je ne vois pas en quoi un meilleur équipement de l'armée ukrainienne impressionnerait le président Poutine (...) Cela conduira plutôt à plus de victimes", a riposté Mme Merkel. "Je suis fermement convaincue que ce conflit ne peut se résoudre par voie militaire. Voilà pourquoi nous avons décidé de nous concentrer sur une résolution diplomatique de la crise", a-t-elle affirmé. La République tchèque rejoint l'Allemagne et la France qui s'opposent à la livraison d'armes à l'Ukraine" cela ne pourrait conduire qu'à une escalade dans le conflit ukrainien", a estimé le ministre tchèque de la Défense, Martin Stropnicky. En outre, les ministres européens des Affaires étrangères doivent valider lundi l'allongement de la liste des sanctions de l'UE liées à la situation dans l'est de l'Ukraine.