Hocine Aït Ahmed ainsi que tous les signataires du contrat de Rome, ont-ils eu le tort d'avoir raison un peu trop tôt? C'est la conclusion que l'on peut tirer au vu de l'évolution des choses au niveau de la société politique d'abord, et chez la majorité des observateurs ensuite. Hier, voué aux gémonies, le concept de réconciliation nationale est désormais accepté par beaucoup d'acteurs politiques y compris par le MDS, une formation qui a toujours été violemment opposée à la démarche et qui, aujourd'hui, sans se prononcer carrément pour demande à mieux connaître les contours de cette idée. C'est déjà un grand pas en avant, alors que lors de l'annonce du contrat national dit «contrat de Rome», les procès en sorcellerie n'avaient pas manqué. Jusqu'à la personne de Hocine Aït Ahmed, un historique du mouvement national qui a continué et continue de servir son pays, dans une démarche quelque peu avant-gardiste, sur la voie de la démocratisation, qui était alors taxé de tous les noms d'oiseau. Avec le président Bouteflika, les choses ont l'air de se précipiter dans ce sens. Ainsi et après la concorde nationale, voici le temps de la réconciliation nationale et, plus encore, de l'idée d'amnistie générale. Des concepts très généreux, susceptibles de ramener la paix et qui commencent à faire leur chemin au sein de la société civile. Cependant, l'une des parties ayant porté, à bout de bras, le concept de réconciliation nationale, le FFS pense que «la véritable réconciliation doit se faire entre le peuple et l'Etat». Et de citer dans cet ordre d'idées, «la libération du champ politique et le respect des droits de l'Homme.» Pour le FFS, «une réconciliation véritable doit être le couronnement d'un large débat au sein de la société et des partis politiques dans un cadre démocratique». Ainsi donc, pour le parti de M.Hocine Aït Ahmed, la démarche à entreprendre est celle rappelant l'Afrique du Sud de Mandela avec ses commissions «vérité-justice». Car, et M.Hocine Aït Ahmed de rappeler que ses craintes sont là, de voir ce concept transformé en simple slogan. Autrement dit: «L'opportunité est à saisir et à transcrire de façon démocratique sur le terrain.» L'autre parti ayant accompagné le contrat national, le Parti des travailleurs a également bien réagi à cette annonce du président de la République en faisant observer de son côté que cette orientation est très intéressante, «si elle va dans le sens du règlement des problèmes réels de tous les Algériens». Le PT évoque les mesures et les décisions d'accompagnement qu'il lui semble nécessaire de prendre en vue du règlement des questions fondamentales: question des disparus et revendications sociales notamment. Enfin, le PT demande «la volonté politique à la hauteur des défis». Certes, il semble bien que l'amnistie est une question trop importante et donc demande du temps. Car, il y aura lieu de mobiliser toute la société: classe politique, société civile et aussi la presse pour expliquer et débattre de la question. Un fait est certain, c'est qu'apparemment la roue tourne en faveur du retour à la paix et cela doit être encouragé.