On ne le savait pas, des caméras de surveillance sont testées à Alger aux principaux carrefours depuis quatre mois déjà. Test réussi semble-t-il. Si les caméras de surveillance de la circulation sont une nouveauté à Alger, en fait il y a longtemps qu'elles font partie de la panoplie des moyens mis en place dans les grandes agglomérations occidentales et les grandes capitales du monde. Les arguments avancés par M.Hamouti, chef de service de la sécurité publique au niveau de la sûreté de wilaya d'Alger, pour justifier cette nouvelle acquisition des services de police portent sur la nécessité de détecter les goulots d'étranglement de la circulation à Alger, mais aussi la possibilité de débusquer les éventuels voleurs à la tire dans les grandes artères de la capitale. En réalité Alger est très en retard dans ce domaine par rapport aux autres villes du monde. Pour une capitale de près de trois millions d'habitants, les moyens mis en place pour lutter à la fois contre les chauffards et les truands sont nettement insuffisants. Ce qui explique le nombre de victimes des accidents de la circulation, près de neuf morts par jour, mais aussi l'insécurité chronique et grandissante qui règne à Alger. Le problème, c'est que les agressions et les vols ont lieu généralement dans les petites ruelles qui jouxtent les grandes artères, et c'est dans ces endroits que les voleurs pullulent. C'est devenu un spectacle coutumier que de voir un groupe de délinquants se mettre à deux ou trois pour arracher à une femme un collier ou ses pendentifs, au vu et au su des passants qui ne réagissent pas, ou arracher son portefeuille un homme âgé qui ne peut pas faire face à une bande de jeunes sans foi ni loi. L'autre problème qui mérite d'être signalé, c'est de céder à la tentation et à la mode des campagnes sans lendemain, à l'instar des radars qui ont été installés dans des voitures banalisées sur les bandes d'arrêt d'urgence des autoroutes et périphériques et qui étaient censés contrôler la vitesse des automobilistes. Ces radars ne sont plus opérationnels depuis belle lurette et les fous du volant n'ont jamais été aussi dangereux, donnant à l'Algérie le sort peu enviable de détenir la palme en matière d'accidents de la route. Par ailleurs, il ne suffit pas d'installer des caméras de surveillance. Encore faut-il les entretenir, or on sait que la maintenance est le talon d'Achille de l'Algérie. La plupart des stations de traitement des eaux usées ne sont-elles pas en panne, alors que les déchets déversés par les égouts polluent pratiquement toutes les plages de la côte algéroise? Les caméras ne sont que la partie d'un tout qui doit être mis en oeuvre pour améliorer le vécu des habitants d'Alger. L'éclairage public en est un autre : la plupart des lampadaires ne marchent pas, surtout ceux des petites ruelles et les nouveaux lotissements et quartiers à la périphérie d'Alger où les artères ne sont pas en plus bitumées, alors que chaque année on dépense des fortunes à refaire les trottoirs, qui eux sont en bon état. La sécurité des habitants de la capitale est un tout. Elle concerne aussi bien les accidents de la circulation, les embouteillages qui se créent à certains carrefours et qui empoisonnent la vie des gens qui se rendent à leur travail ou à leurs occupations, mais aussi les vols, les agressions, voire la propreté de la capitale et de certains lieux publics. Par exemple, il y a quelque temps, des camions «arroseurs» avaient fait leur apparition à certains carrefours. Il y eut des articles de presse pour saluer une telle initiative, mais ils ont disparu de la circulation.