La Banque d'Algérie prendra au cours de cette année de nouvelles mesures pour développer le marché interbancaire des changes et promouvoir la couverture à terme par les banques de la place au profit des opérateurs. "Afin de mieux asseoir la résilience de l'économie algérienne aux chocs externes, le développement de l'épargne financière à terme par les banques reste potentiellement important et doit être le socle du nouveau schéma de financement de la croissance hors hydrocarbures", a indiqué, jeudi, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, dans sa communication sur "la stabilité macroéconomique en Algérie et le financement bancaire de la croissance", présentée devant les P-DG des banques et responsables des établissements financiers activant en Algérie. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a relevé que l'impact de la chute des prix du pétrole s'est traduit par une contraction de la capacité de financement du Trésor au cours de l'année 2014, après plusieurs années consécutives d'accumulation d'épargne budgétaire. "On doit réfléchir ensemble à un nouveau schéma de financement qui tient compte du contexte de choc externe et qui doit également tirer profit des ressources accumulées", a estimé M. Laksaci, exhortant les banques à êtres "proactives". Pour le gouverneur de la Banque d'Algérie, ancré sur le caractère relativement stable des ressources des banques, en situation de persistance de l'excès de liquidité sur le marché monétaire et des perspectives de réactivation du refinancement par la Banque d'Algérie, avant la fin de l'année, le canal crédits bancaires reste potentiellement important en matière de financement de l'investissement productif et du potentiel de croissance hors hydrocarbures. "Les banques ont un rôle à jouer dans le financement de l'investissement productif et de la croissance", a insisté M. Laksaci, indiquant, aussi, que "dans ce nouveau contexte marqué par le choc externe de nature durable qui pourrait rapidement affecter leurs ressources, les banques doivent développer leurs moyens d'action à terme par la promotion de produits attractifs, notamment en termes de rendements réels". Le gouverneur de la Banque d'Algérie estime que "la réalisation du potentiel de croissance hors hydrocarbures devra être portée par des investissements productifs, notamment du secteur privé, en situation de poursuite du programme d'investissements publics à un rythme approprié". M. Laksaci reconnaît qu'"une amélioration soutenue du climat des affaires est nécessaire". Après les mesures de soutien des exportations hors hydrocarbures prises en 2011, M. Laksaci annonce que la Banque d'Algérie prendra, au cours de cette année 2015, de nouvelles mesures pour développer le marché interbancaire des changes et promouvoir la couverture à terme par les banques de la place au profit des opérateurs. "Nous préparons le terrain, mais c'est à vous d'être démonstratifs face à votre clientèle", a lancé le gouverneur de la Banque d'Algérie aux responsables des banques. M. Laksaci a annoncé également la mise en place de la nouvelle centrale des risques avant la fin 2015. Interrogé sur le retour du crédit à la consommation, le gouverneur de la Banque d'Algérie insiste sur l'opérationnalité de la nouvelle centrale des risques "bien avant la fin de l'année". "Je ne fais pas de corrélation. Le crédit à la consommation est autorisé par la loi de finances 2015", a-t-il précisé. Par ailleurs, le président de l'Abef et P-DG de la Badr, Boualem Djebbar, indique que la prédominance des ressources à vue n'est pas un choix délibéré des banques. "Les banques ne lésinent ni sur les moyens ni sur les rémunérations pour collecter les ressources à terme. On assiste à une concurrence ardue entres les différentes banques", a-t-il indiqué. Le P-DG de la Badr ajoute que cette ressource collectée ne contribue pas d'une manière optimale au financement. Selon lui, une bonne partie de la ressource à vue ne peut pas être intégrée dans la stratégie de financement des banques, en raison des règles prudentielles. Les responsables des banques ont demandé également la révision des mécanismes de garantie des crédits. Le recours à la garantie financière demeure insuffisant. M. R.