Cette institution vient de retrouver ses organes exécutifs perdus depuis plus de huit mois. A la faveur d'une session extraordinaire, convoquée hier, le FLN a su dépasser les clivages pour se rehausser au rang de parti politique «régleur» de crise. Six élus sur les neuf que compte le parti de Saâdani au sein de cette institution ont approuvé la proposition relative aux trois vice-présidences, faite d'entrée par le président de l'APW. L'ancienne alliance qui s'est disloquée il y a un peu plus de huit mois renaît de ses cendres, transcendant ainsi une crise, dont l'issue se dessinait déjà il y a quelques jours. Le FFS, le FLN et le RND retissent de nouveau leur coalition avec au bout l'installation des trois vice-présidents, en attendant bien sûr l'installation des autres démembrements de base de cette assemblée, à savoir les huit commissions. Dans les faits, le FFS garde la présidence de l'assemblée et une autre vice- présidence, avec les mêmes élus, en l'occurrence Mohamed Bettache et Ali Rabhi. Le FLN hérite d'une vice-présidence, en la personne de Omar Oumbiche et le RND garde la sienne, comme dans l'ancien temps et avec le même élu, en l'occurrence M.Kerrouche. Le FFS retrouve aussi une majorité confortable de 24 voix sur les 43 que compte l'assemblée. Suite à cette session, la cohésion de l'opposition majoritaire vole en éclats et le parti d'Aït Ahmed est conforté de nouveau dans les commandes de cette institution restée en situation de blocage depuis plus de huit mois. La pression exercée indirectement par le nouveau wali a débouché très rapidement sur les tractations entre le président de l'APW et les chefs de file des partis présents dans cette institution. De fil en aiguille, les pourparlers que certains partis ont vite démentis, comme le RCD et le Forum socialiste, se sont soldés par un accord qui va enfin permettre à l'assemblée de mettre fin à son dysfonctionnement. Cette crise, jamais connue par cette institution durant son existence, relève désormais du passé mais elle n'aura pas été sans conséquences sur le développement de la wilaya. Outre le linge sale des élus lavé en famille, les deux derniers budgets n'ont même pas été votés par les élus. C'étaient les versions de l'administration qui étaient retenues. Les communes et les associations ont été trop longtemps privées des aides nécessaires pour répondre aux besoins des populations. Et lorsque cela se passe dans une wilaya aux municipalités rurales, on comprend vite la souffrance endurée. C'est justement cette situation qui a conduit certains élus du FLN à agir dans le sens du dénouement. C'est ce qu'explique en substance le mouhafad de Béjaïa «je salue le dénouement qui vient de se produire à l'APW de Béjaïa. Une nouvelle qui va permettre à l'APW de renouer avec l'activité et le fonctionnement pour l'intérêt de notre population. Le FLN n'a jamais été à l'encontre des intérêts de la population de Béjaïa», nous a-t-il déclaré. De son côté, Mouloud Deboub du RCD, un parti qui a voté contre la proposition regrette la volte-face du FLN» et dénonce ce «politiquement incorrect». «Je ne comprends pas comment le FLN, qui a été avec nous durant neuf mois, puisse retourner aussi facilement à la case départ».A noter enfin que l'APW de Béjaïa compte deux élus FFS en abandon de poste. Ils n'ont pas encore été remplacés par leur parti.