Il reste à savoir le sort que réservera le parti de Mohamed Nebbou à cette contre-proposition de sortie de crise au sein de l'APW de Béjaïa. La proposition de relance de l'alliance FLN-FFS, telle que faite par l'émissaire du parti d'Aït Ahmed pour débloquer la situation de crise à l'APW de Béjaïa, a été rejetée par le Front de libération nationale, échaudé par les deux expériences de «trahison» vécues localement par le FLN dans un passé récent. Une contre-proposition articulée autour d'un consensus local. C'est du moins l'explication donnée par le représentant du FLN de Béjaïa à ses pourparlers engagés en marge de la rencontre, qui s'est tenue avant-hier à Alger, dans le cadre des consultations bilatérales préliminaires en vue de la tenue de la conférence nationale du consensus, chère au FFS. L'espoir entretenu par le FFS de Béjaïa quant à un éventuel accord favorable entre les deux directions nationales à l'occasion de cette réunion au sommet, n'aura finalement été que de courte durée. Le mouhafadh de la vallée de la Soummam, qui a représenté la mouhafadha de Béjaïa, nous a indiqué hier que son parti «a refusé catégoriquement la proposition du parti d'Aït Ahmed, qui consiste à la réactivation de l'alliance FFS- FLN pour diriger l'APW de Béjaïa en contrepartie d'une promesse d'un vote favorable au candidat du FLN aux prochaines sénatoriales». L'émissaire du FFS, qui avait, à l'occasion, développé cette proposition de sortie de crise, est conséquemment reparti bredouille. Devant sa direction nationale, le représentant du FLN de Béjaïa a, en revanche, défendu l'idée «d'un consensus local». Selon Djeroud Saâdi, «l'opposition est prête à laisser la présidence au groupe FFS en contrepartie de la répartition des trois vice-présidences entre le FLN, le RCD et le Forum socialiste, trois partis qui composent une opposition désormais majoritaire avec 24 élus». «Tandis que la présidence des commissions permanentes sera, elle aussi, attribuée à chacune des formations politiques présentes au sein de cette assemblée», précise encore le mouhafadh de la vallée de la Soummam. En le détaillant, cela donnera la présidence de l'APW au FFS, les trois vice-présidences au FLN, au RCD et au FS, tandis que toutes les formations (FFS, FLN, RCD, FS et RND), chapeauteront chacun une commission permanente. «Nous vouons un grand respect au FFS et à M.Mohand Amokrane Chérifi, le porteur de la proposition, mais les expériences fâcheuses que nous avons vécues par deux fois avec la fédération FFS de Béjaïa, nous laissent méfiants à plus d'un titre», regrette Djerroud Saâdi, soulignant que «nous avons été trahis par deux fois par les responsables fédéraux du FFS à Béjaïa et ça suffit». «Le FLN est un parti démocratique qui respecte le choix populaire et à travers notre proposition de sortie de crise, nous ne faisons que refléter cette noble conviction démocratique, qui va permettre à l'APW de Béjaïa de renouer avec un fonctionnement normal», conclut-il. Il reste à savoir le sort que réservera le parti de Mohamed Nebbou à cette contre-proposition de sortie de crise au sein de l'APW de Béjaïa. Une crise qui, si elle venait à persister, pourrait conduire, selon les textes de loi, à la révision totale de ses structures, sur instruction du ministère de l'Intérieur, comme ce fut le cas de l'APW de Mila récemment. Ce cas de figure est sérieusement envisageable et dans ce cas, le groupe FFS risquerait même de perdre la présidence de l'institution. A écouter le président de l'APW intervenir jeudi sur les ondes de Radio Soummam, mettant en exergue les prérogatives du président, dans le choix de ses vice-présidents, des négociations sont encore nécessaires pour la conclusion d'un pacte qui rendrait l'APW de Béjaïa de nouveau opérationnelle dans l'intérêt de la population de la région et de son développement, comme il a été toujours réaffirmé de part et d'autre depuis le début de la crise.