En dépit de l'interdiction des autorités de tout rassemblement en raison de l'état d'urgence, des centaines de Tunisiens ont manifesté samedi dans le centre de Tunis contre un projet de loi controversé d'amnistie des délits de corruption, "Ni peur ni terreur, la rue appartient au peuple!", ont scandé les manifestants. "Non à une réconciliation qui blanchit la corruption", était écrit sur l'une des pancartes brandie par les manifestants sur l'avenue Bouguiba, quadrillée par un important dispositif policier, avec plusieurs fourgons de la police et de la Garde nationale (gendarmerie) et de nombreux policiers en uniforme ou en civil empêchant tous les accès à certaines rues adjacentes. Le projet de loi de "réconciliation économique et financière", présenté par le président Béji Caïd Essebsi en conseil des ministres mi-juillet, prévoit l'amnistie de personnes poursuivies pour corruption en échange d'un remboursement et d'une pénalité financière. Il fait l'objet de vives critiques au sein de partis politiques et de la société civile.