S'abriter sous le toit d'une habitation de Derb, Sidi El Houari ou encore Mediouni et El Hamri est synonyme d'une candidature accordée à l'avance au suicide. Les effondrements se succèdent faisant aussi bien des victimes que des familles sinistrées parmi les occupants du vieux bâti. Un adolescent âgé de 14 ans a été blessé hier, en fin de journée de samedi suite à la destruction partielle d'une habitation située dans le 27 rue des Aurès, ex-La Bastille. Le quartier est situé en plein coeur d'Oran séparant la rue Larbi Ben M'hidi et la rue Khemisti. La victime a toutefois eu la vie sauve malgré le grand choc l'ayant traumatisée en vivant directement les séquences de l'écroulement de la bâtisse l'abritant lui et sa famille. Dans le sillage de l'écroulement de l'immeuble, neuf familles s'ajoutent à la liste des sinistrés nécessitant le relogement. Depuis le début de l'année en cours, une dizaine d'effondrements partiels a été enregistrée un peu partout dans les rues, les ruelles et les quartiers en décrépitude d'Oran. La dégradation a pratiquement gagné la belle ville d'antan dont les bâtisses ont aujourd'hui vieilli. Les écroulements continuent donc à sévir aussi bien durant l'été que pendant l'hiver faisant de plus en plus de victimes. La liste contenant les victimes des effondrements est longue à énumérer. L'été 2014 a été marqué par l'effondrement de toute une habitation située dans le quartier de Carteaux faisant quatre morts, tous issus d'une même famille. Le père, la mère et ses deux enfants en bas âge ont été ensevelis par les tonnes de débris qui se sont relâchés subitement sur l'habitation de fortune qu'ils occupaient. Quelques années auparavant, trois personnes sont mortes dans deux effondrements survenus dans le quartier des Planteurs. Un autre enfant, âgé de 11 ans, a perdu la vie suite à l'éboulement d'un plafond, alors qu'il était endormi dans la maison de sa tante au niveau du lieu-dit terrain Chabat, dans le même quartier, les Planteurs. Récemment, une femme âgée de 26 ans et son enfant de trois ans ont trouvé la mort des suites de l'écroulement d'un mur du domicile familial dans la localité d'El Hassi. Ce n'est pas tout. Quatre personnes sont mortes dans deux effondrements survenus au lieu-dit «Kouchet El-Djir», dans le quartier les Planteurs et au quartier El-Hamri, suite aux intempéries qui ont touché la région durant cette période. Toujours à Kouchet El-Djir, une sexagénaire a perdu la vie lorsque sa maison s'est effondrée. Quelques jours après, trois femmes d'une même famille, la mère âgée de 64 ans et ses deux filles âgées de 44 et 27 ans ont été ensevelies par l'écroulement de deux dalles de leur habitation située dans la rue Izidi Miloud à El-Hamri. Faute de mécanismes de prise en charge du vieux bâti, hormis le relogement, les effondrements des habitations semblent s'éterniser dans la deuxième capitale de l'ouest du pays. Durant les trois dernières années, la capitale de l'Ouest a enregistré plus de 500 catastrophes engendrant plus de 1100 familles sinistrées. La plaie est béante. Plusieurs dizaines comptent des blessés et des morts provoqués par la chute libre de leurs habitations très dégradées. D'autres sont en sursis. S'abriter sous le toit d'une habitation de Derb, Sidi El Houari ou encore à Mediouni, Plateau, Bel Air et Gambetta est synonyme d'une candidature accordée à l'avance au suicide. Le somptueux Front de mer cache un grand front de misère. La ville d'Oran est classée dans la zone rouge avec près de 2000 immeubles menaçant ruine à tout moment. La période des vents violents et des fortes trombes s'annonce dure.