Le secrétaire général du FLN va pouvoir montrer ses penchants depuis que les événements lui ont donné raison. Saâdani tiendra la session de son comité central dont la grande partie de l'ordre du jour sera consacrée à l'alliance ou front autour du président, qui devait tracer les grandes lignes des développements politiques à venir. Sur cet aspect-là, il faut dire que les deux partis, le FLN et le RND, ne sont pas encore sur le même réseau horaire. Pendant que Saâdani parle d'un front élargi aux autres partis et organisations de masse, qui meublent les salles de réunion pendant les grandes messes, l'autre, le RND, veut reprendre l'ancienne alliance présidentielle triangulaire, avec le MSP. Mais, depuis que le patron de ce parti, Abderrezak Makri, s'est engagé dans la voie de l'opposition, toute l'opposition, ses anciens partenaires pensent à d'autres que lui pour le remplacer, tels les TAJ de Amar Ghoul ou le MPA de Amara Benyounès, ou le MPR de Sahli, ou encore comme Belaïd et pourquoi pas Touati... De triangle, donc, on passe au polygone à plusieurs variantes. Maintenant, si le CC donne son feu vert pour le «front», chose désormais acquise, Saâdani s'attablera avec Ahmed Ouyahia, pour discuter de la démarche à suivre. Et ce dernier sera tout ouïe tout oreille puisque sa dernière conférence de presse a été démentie par la suite des événements et laissé des questions en suspens chez l'opinion publique qui suit attentivement les développements du sujet. Cette alliance ou front va contribuer à faire passer la révision de la Constitution dont on ignore, pour le moment, l'objet. Il va sans dire qu'une fois cette approche consensuelle dégagée, la composante du prochain gouvernement sera discutée. Et comme Saâdani a déjà revendiqué le leadership du parti majoritaire, il va encore la remettre sur la table mais en termes plus précis et plus forts, cette fois-ci. On ne sait si Bouteflika va lui accorder cela, ni si le FLN dispose d'un profil de Premier ministre dans ses rangs car le passage éphémère de Abdelaziz Belkhadem à la tête de l'Exécutif a laissé les gens sur leur faim... Il sera aussi question du renouvellement partiel du Sénat y compris la désignation du tiers présidentiel et de son président. Il faut rappeler que depuis l'épisode de feu Messaâdia, le FLN n'a pas présidé la chambre haute du Parlement; il l'a laissée à l'éternel Bensalah, qui a battu tous les records de longévité parlementaire. Le FLN s'était contenté de la chambre basse qui n'a pas réellement de prise sur le cours des événements dans le pays profond. Tout comme le nouveau régime irakien, les «frères ennemis» se partagent et la Présidence et le gouvernement et le Parlement entre eux. Mais il se trouve que le MSP se place désormais dans l'autre camp; il faut donc penser à ramener l'autre camp dans le giron du pouvoir, y compris le FFS et le PT. Il faut rappeler que Saâdani avait envoyé une longue lettre à Hocine Aït Ahmed, chargée de louanges, quand il a pris la tête du parti. A propos, qu'est devenue la proposition du FFS? Personne n'en parle.