Maghlaoui a signalé que son département est sur la voie de créer l'Agence nationale pour la coordination de la navigation maritime. «Aucune décision ni sanction contre qui que ce soit, ne peuvent être prises avant de connaître le rapport final qui sera établi par la commission chargée d'enquêter sur la tragédie survenue durant la nuit du 12 au 13 du mois en cours au port d'Alger.» C'est ce qu'a déclaré le ministre des Transports, M.Mohamed Maghlaoui, hier, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. M.Maghlaoui a affirmé toutefois que ladite commission, installée, mardi dernier, établira les résultats finaux d'ici seulement quelques semaines. Ainsi donc, les circonstances de l'échouement du Batna et le naufrage du Béchar, deux navires dont l'état est sérieusement défectueux, seront rendus publics après que l'équipe chargée de reconstituer le fil des événements, réécouter les appels échangés entre la direction et les commandants de bord... aura toutes les données nécessaires. Cependant, selon Maghlaoui, une chose est certaine: le bulletin météorologique spécial (BMS) avait donné l'alerte 24 heures avant la tragédie. «Les services météorologiques avaient commencé à donner l'alerte le samedi 12 novembre, et le dernier bulletin transmis date du 13 novembre à 10h du matin». Donc, les commandants de bord disposaient de suffisamment de temps pour lancer des SOS, mais malheureusement cela n'a été fait que très tard. «Le premier SOS du Béchar n'a été signalé qu'aux environs de 15h 53, les premières tentatives de les secourir ont été faites à 16h 10, mais les équipes de sauvetage n'ont rien pu faire, vu la hauteur des vagues qui dépasse les 9 mètres et la vitesse du vent qui a atteint les 140 km/h, donc il était impossible de faire quoi que ce soit» a déclaré le ministre des Transports. Il a par ailleurs affirmé qu'aucun membre de l'équipage n'est à l'intérieur de ce navire. «Je suis certain à 99% qu'aucun élément n'était à bord du navire lors de son naufrage. Néanmoins, toutes les équipes relevant soit de la Protection civile, de la police, des gardes-côtes ou de l'ANP sont mobilisées pour retrouver les corps des personnes disparues» a-t-il confirmé tout en déclarant que la situation était délicate aux équipes de sauvetage de s'approcher du Béchar, parce qu'il était à 20 mètres de l'enceinte portuaire. Là encore se pose un sérieux problème, celui-là concerne les moyens de sauvetage dont dispose l'Algérie pour de pareilles circonstances, notamment les moyens aériens et maritimes tels les hélicoptères et remorqueurs. Le ministre des Transports a fait savoir que, concernant les moyens aériens, l'Algérie a besoin au préalable de former son personnel sauveteur, chose qui prend énormément de temps. «Les services de police ainsi que ceux de la Protection civile disposent de ce moyen, mais ils n'ont pas une équipe spécialisée pour ce genre de circonstances. C'est pour cette raison qu'on a fait appel aux Espagnols auxquels nous sommes liés par l'accord de Solas.» En outre, le département des transports a pris la décision de se doter de 3 remorqueurs qui seront mis à la disposition des trois principaux ports algériens, à savoir le port d'Alger, de Skikda et celui d'Arzew. Ce qu'il y a lieu de faire c'est la coordination. A cet effet, M.Maghlaoui a signalé que son département est sur la voie de créer l'agence nationale pour la coordination de la navigation maritime. Concernant le vraquier Batna, M.Maghlaoui a affirmé qu'il a arrêté toutes ses activités commerciales depuis 3 ans, soit après les inondations du 10 novembre 2003. Ce navire était mis à l'arrêt en attendant les travaux de maintenance qui devaient se faire à Béjaïa, dont le coût est estimé à 4 millions de dinars, qui devaient commencer le 15 novembre dernier mais le manque flagrant de moyens financiers dont souffre la Cnan Group ont retardé ces travaux. Il est à noter que la fondation de ce groupe, qui représente 10% du transport maritime national, a coûté 12 milliards de dinars. Une enveloppe budgétaire ayant servi à la mise en marche des navires et assurer le salaire des travailleurs. Par ailleurs, maintenant que la catastrophe a eu lieu, quelles sont les leçons que nous en avons tirées, quelles sont les mesures préconisées pour parer à de telles catastrophes? Pour le ministre des Transports, le premier problème qui se pose avec acuité est celui de la gestion des moyens matériels et humains que subit le port d'Alger.«Nous devons réorganiser les activités sur l'ensemble des enceintes portuaires nationales, notamment au port d'Alger.» Justement, en ce sens, le ministre des Transports a parlé du contrat signé avec une entreprise américaine. Ce contrat consiste à revoir la gestion de l'ensemble de nos ports notamment avec l'accroissement des échanges commerciaux que connaît l'Algérie ces dernières années. Enfin, concernant cette catastrophe écologique qu'on prévoit suite au naufrage du Béchar et car une quantité de 370 tonnes de fuel risque de s'en échapper, le ministre des Transports a assuré que toutes les mesures nécessaires ont été prises et que l'éventualité d'une catastrophe est très minime.