Une autre pomme de discorde au sein du vieux parti Les députés qui sont contre le mode de désignation ne comptent pas se taire et promettent de dénoncer l'attitude de la direction. La crise risque de se corser au sein du FLN. Le renouvellement de ses structures au niveau de l'APN est une autre pomme de discorde. Cette opération ne passera pas sans tracas. Alors que le renouvellement des structures de la chambre basse doit prendre fin ce mardi 22 septembre, le parti majoritaire traîne encore le pas. La direction a décidé de reporter l'opération pour après la fête du Sacrifice, vu que le secrétaire général est parti faire son pèlerinage. Selon un député du parti, les candidatures aux postes de sous- président de commission et des rapporteurs vont se clôturer le 28 septembre et le vote aura lieu deux jours après. Or, cela ne va en aucun cas arranger les choses puisque la direction tient à désigner elle-même les vice-présidents du bureau de l'APN et les présidents des commissions. Ce qui n'est pas du goût des élus qui contestent l'implication de la direction du parti dans les affaires de l'APN. «Nous n'allons jamais accepter que la direction décide à notre place», a affirmé le vice- président de l'APN, Mouad Bouchareb qui est à la fin de son mandat. Contacté par nos soins, ce député estime que le vote est la meilleure option pour assurer la transparence et permettre à un grand nombre d'élus de participer. Notre interlocuteur promet de tout faire pour mettre un terme à ces agissements. «Rien ne se fera sans le vote», a-t-il martelé en précisant qu'ils sont presque une centaine de députés qui contestent la décision de la direction qu'ils qualifient de violation à la pratique démocratique. Les députés qui sont contre le mode de désignation ne comptent pas se taire et promettent de dénoncer l'attitude de la direction. «On trouve que c'est anormal de passer à la désignation des vice-présidents», a déclaré de son côté, Amel Derroi, vice- présidente de l'APN qui soutient que cette option contredit le règlement intérieur de l'APN. Cette élue estime qu'on ne peut pas sélectionner cinq personnes parmi 200 élus en s'interrogeant sur quelle base se fera le choix. «Les députés ont le droit d'élire leurs représentants, ils sont mieux placés pour le faire», a-t-elle indiqué en rappelant toutefois que lors de la crise de 2013, quand le coordinateur national du bureau politique, Abderrahmane Belayat voulait désigner des personnes, les députés se sont opposés à cette méthode. La vice-présidente a même rappelé qu'à l'époque le secrétaire général Amar Saâdani avait même défendu les députés soutenant que l'option des élections était incontournable et que les élus étaient habilités à choisir eux-mêmes leurs représentants. Pour assurer sa mainmise sur les différentes structures du parti et écarter toute confrontation, le secrétaire général a renforcé ses prérogatives. Lors du dernier congrès, une disposition portant sur la désignation des vice-présidents de l'APN par le secrétaire général a été apportée au règlement intérieur du parti. Cette disposition a été introduite, faut-il le rappeler, suite au conflit ayant opposé le secrétaire général au vice- président de l'APN, Mouad Bouchareb. Ce dernier a été suspendu par la direction pour avoir affiché son mécontentement sur la gestion du parti par Amar Saâdani. Le secrétaire général a fait même pression sur Ould Khelifa pour le remplacer par un de ses proches, mais en vain. Le président de l'APN a rejeté la requête du patron du parti et qui porte atteinte au règlement intérieur du Parlement. Il faut reconnaître qu'en raison de ce conflit, le bureau de l'APN ne s'est pas réuni pendant plus d'un mois l'année dernière. Ce scénario risque de se reproduire cette fois-ci. Etant parti majoritaire, le FLN peut perturber le fonctionnement de la chambre basse si un accord ne sera pas dégagé entre les députés et la direction du parti. Selon une source proche, la direction commence à régler ses comptes avec les contestataires en procédant au gel de leurs activités au sein du parti. Ce qui est certain, même avec le report, le problème ne sera pas réglé puisque la direction tient à appliquer ses choix. Contrairement à lui, le RND a déjà réglé ses affaires bien avant les délais et sans le moindre bruit. «Nous avons tenu une séance de vote la semaine dernière pour élire les vice-présidents de l'APN et les présidents de commission», a affirmé le porte-parole du RND, Chihab Seddik.