Le crédit profitera surtout à la commercialisation de la... «Symbol Dialna» L'idéal serait que ce crédit contribue à booster la production nationale et en même temps augmenter le taux d'intégration de l'industrie. Annoncé pour début octobre prochain, le crédit à la consommation prendra, dit-on de sources gouvernementales, plus de temps pour être effectif. En effet, le décret exécutif le concernant, promulgué en mai dernier, pêche par une imprécision «majeure», affirme-t-on. On y parle d'opérateurs, un terme générique qui peut regrouper n'importe quel intervenant sur la scène économique. Le souci d'éviter toute «dilution» de ce produit financier au double objectif d'améliorer le pouvoir d'achat des consommateurs et soutenir la production nationale, a amené les pouvoirs publics à surseoir à la mise en oeuvre du texte en question. En effet, une réécriture dudit décret est actuellement en cours avec, affirme-t-on, quelques garde-fous supplémentaires, histoire d'éviter toute «déviance». L'on apprend des mêmes sources, qu'en plus de l'usage du concept de «producteur» au lieu d' «opérateur», de nouvelles dispositions seront ajoutées dans le sens d'une meilleure garantie d'une intégration future des biens de consommation concernés par ledit crédit. On estime, à ce propos, que le décret exécutif, dans sa première mouture a tendance à encourager une généralisation de l'assemblage local au détriment d'une démarche industrielle plus intégrative. La crainte des pouvoirs publics est de voir beaucoup de marques étrangères ouvrir, en Algérie, de simples unités d'assemblage, creusant, de fait, la facture d'importation des «input», même si pareille démarche permet de créer des milliers d'emplois en Algérie. L'idéal serait que le crédit à la consommation contribue à booster la production nationale et en même temps, augmenter le taux d'intégration des industries mécanique, électronique et électroménagère, principales filières intéressées par ce produit financier. Les concepteurs du décret exécutif tentent de trouver la meilleure formule qui permettrait d'atteindre ce double objectif. Il faut dire que, autant les craintes du gouvernement de voir les dettes contractées par les entreprises exploser à cause du caractère attractif du crédit à la consommation tel que défini par le décret de mai dernier, autant l'espoir d'un véritable déclic dans plusieurs filières industrielles est de mise, grâce à une consommation des ménages exclusivement orientée vers la production nationale. Seulement, l'important dans cette équation n'est pas d'attirer un maximum de marques européennes, mais de susciter une industrie de sous-traitance et de profiter des «carnets d'adresses» des partenaires étrangers pour réaliser des exportations vers l'Afrique notamment. En d'autres termes, le crédit à la consommation ne constituera un véritable levier de l'économie nationale que s'il génère des emplois durables, de la valeur ajoutée et une ressource en devises fortes. Certains acteurs nationaux, à l'image de l'Ugta, croient dur comme fer que le salut de l'industrie algérienne tient dans cette formule qui permettra au citoyen de contribuer à la relance de l'économie et partant, créer les conditions d'une base industrielle par le biais du marché intérieur. Il reste qu'entre octobre 2014, date de l'annonce du retour au crédit à la consommation, à ce jour, beaucoup de temps aura été perdu en réflexions et palabres. Entre-temps, quelques grandes marques d'électroménagers européennes et articles asiatiques ont investi le terrain et attendent certainement la mise en place dudit crédit. Ils en attendent beaucoup pour multiplier leurs ventes sur le marché local et s'ouvrir une fenêtre à l'international. Il faut dire aussi que quelques constructeurs automobiles qui attendent de voir l'expérience de Renault-Algérie sont également sur les starting-blocks et affichent, pour certains d'entre eux, une réelle ambition de faire mieux que le constructeur français. Les chiffres du parc automobile national qui font état d'un âge moyen très avancé, avec plus de la moitié des véhicules circulant en Algérie qui totalisent 20 ans et plus, sont très «encourageants». De plus, il a été établi que le crédit à la consommation, dans sa première version, a été utilisé par les Algériens pour acquérir des véhicules à plus de 80%. C'est tout l'attrait de cette formule pour les professionnels de l'industrie automobile.