Nous avons le système le moins développé du Maghreb Les banques publiques sont devenues de simples guichets et ne proposent aucun accompagnement digne d'un partenaire économique. Le système bancaire algérien sera soumis à une série de «stress tests» durant le quatrième trimestre 2015. Une annonce recente du gouverneur de la banque d'Algérie, où l'accent est mis sur le renforcement des outils prudentiels macroéconomiques. Une mesure qui tend a vérifier la solidité et la capacité de nos banques à amortir le choc de la crise des prix du pétrole. Pour les observateurs, qui considèrent que cette annonce est un aveu de la fragilité de notre système bancaire, le problème est ailleurs. Ils dénoncent l'absence d'une vision à long terme, accentuée par une bureaucratie qui a eu pour résultat une sous-bancarisation de l'économie nationale. Et pour preuve, la faiblesse du nombre des institutions financières et des agences bancaires, font de lui le système le moins développé au Maghreb, et ce en dépit de résultats financiers positifs, le réseau bancaire se déploie faiblement et ne compte qu'une agence pour 25 habitants. Ce qui est très faible pour soutenir un développement durable et stable de l'économie nationale. Ils attirent notamment l'attention sur le déséquilibre et l'inadéquation entre les mesures qui ont découlé récemment du gouvernement, du Cnes, et des patronats, et la vétusté de l'activité bancaire en place. Et pour cause, la diversification de l'économie nationale, la protection du produit national, et la promotion de l'acte d'investir, ne peuvent se concrétiser avec un système bancaire, qui n'a connu aucune amélioration depuis des décennies. Pour les experts, les banques algériennes sont en surliquidité, et ne détiennent pas la capacité de transformer le capital argent en capital productif, autrement dit, elles ne se recapitalisent pas. Sur le terrain, cela se traduit par un attentisme assassin qui a engendré une marginalisation sans précédent du secteur privé, et une ouverture mitigée sur la Bourse. Les banques publiques sont devenues de simples guichets, ne proposent aucun accompagnement digne d'un partenaire économique, notamment dans le domaine des engagements, où l'obtention d'un crédit de création d'entreprise ne repose plus sur le ratio de solvabilité établi par le jugement du banquier dont la première mission est de drainer la clientèle, ou de l'importance de la garantie recueillie, mais demeure suspendu aux exigences d'un système informatique de gestion qui ne possède pas la capacité de s'auto- actualiser au rythme des besoins spécifiques de chaque opérateur. En somme, les banquiers piégés par l'épée de Damoclès qu'est la pénalisation de l'acte de gestion, n'osent plus user des prérogatives qui leur sont allouées. De ce fait, ils ne peuvent plus répondre aux premiers besoins de leurs clients, et encore moins de les suivre jusqu'à l'émergence de leurs activités. Les banques privées qui se sont considérablement développées en Algérie, en s'adaptant à la réglementation en vigueur, ne connaissent pas les mêmes pressions, et ont eu le mérite de comprendre les raisons de ce dysfonctionnement, et de relancer le marché financier. D'où leur réactivité et leurs intérêts pour des secteurs porteurs tels que le développement des sociétés mixtes, le leasing et le financement des actifs et non des passifs. Pour cela, elles ont ciblé en premier lieu, l'amélioration, la modernisation et la diversité de leurs produits. En tout état de cause, avec les conditions de fonctionnement actuelles, le système bancaire algérien ne peut supporter le poids d'une révolution du marché financier, sans pour cela opérer des reformes à même de garantir une relance du marché des capitaux privés et l'instauration d'une compétitivité réelle et effective sur le terrain, seul socle pour l'émergence d'une productivité salvatrice.