Restant sur sa conviction réconciliatrice, le président Bouteflika a tenu dans son message à «renouveler l'appel de la Patrie clémente aux égarés». Après le Premier ministre, c'est le chef de l'Etat qui exclut toute possibilité pour l'ancien chef de l'ex-AIS de revenir sur la scène politique nationale. Dans un message aux Algériens à l'occasion du Xe anniversaire de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, le président de la République a clairement laissé entendre qu'il n'y aura aucune exception à la règle édictée dans le cadre de la Concorde civile. Et la référence à la Concorde civile au lieu de la Réconciliation nationale ne permet aucun doute sur l'identité du personnage ciblé par le chef de l'Etat. En effet, le message du président est on ne peut plus édifiant. «Nous relevons aujourd'hui des propos et des actes inappropriés de la part de certains bénéficiaires des dispositions de la Concorde civile, que nous préférons qualifier d'égarements, mais face auxquels nous tenons à rappeler les limites qui doivent être respectées et sur lesquelles l'Etat sera intransigeant.» En fait, Mezrag est le seul bénéficiaire de la Concorde civile à annoncer son intention de créer un parti politique. La réponse du président de la République est une fin de non-recevoir à la demande de l'ex-chef de l'ex-AIS. A ce propos justement, le chef de l'Etat appelle les Algériens à préserver «la Réconciliation nationale de toute altération, de toute exploitation politicienne et de toute surenchère, au service de notre unité nationale et de la stabilité de l'Algérie». Pour le président de la République, l'unité nationale et la stabilité du pays sont les garants de «la modernisation de nos institutions démocratiques, la construction d'une économie plus forte, libérée de la dépendance des seuls hydrocarbures, ainsi que toutes les réformes et engagements autour desquels vous m'avez renouvelé votre confiance l'année dernière», a souligné le président de la République. Restant sur sa conviction réconciliatrice le président Bouteflika a tenu dans son message à «renouveler l'appel de la Patrie clémente aux égarés qui voudront se ressaisir et abandonner la voie du crime, pour bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale». C'est dire que la démarche n'est pas limitée dans un temps défini. Plus qu'un texte donc, la Réconciliation nationale se veut un état d'esprit et une culture que le chef de l'Etat entend cultiver au sein de la société. «Je renouvelle cet appel au nom d'un Etat fort et au nom du Peuple, car nous sommes une Communauté de croyants», dit le président dans son message, histoire de montrer que la Réconciliation nationale ne relève d'aucune faiblesse, bien au contraire. Cela étant, cette force l'Algérie la tient aussi de son Armée nationale populaire. «En votre nom à tous et en mon nom personnel, je salue le courage, la bravoure et l'abnégation des soldats, sous-officiers et officiers de l'Armée nationale populaire, ainsi que des sous-officiers et officiers des Services de Renseignement, de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale, qui poursuivent au quotidien la lutte contre le terrorisme et veillent à la protection des personnes et des biens», a réaffirmé le président Bouteflika.