C'est sur instruction du Président de la République que le gouvernement s'est mobilisé, dès les premières heures, pour venir en aide aux sinistrés. Jamais une catastrophe n'a été affrontée par les autorités comme l'ont été les inondations qui ont touché pas moins de 13 wilayas. Il va de soi que les sinistrés de la catastrophe du 10 novembre ont été les mieux pris en charge. Quand bien même des manques auraient été constatés dans la gestion de quelques axes, le gouvernement que dirige Benflis s'est mobilisé dès le début. D'abord, lors d'un Conseil des ministres d'urgence tenu le 11 novembre, la couleur avait été déjà annoncée: une prise en charge totale des sinistrés avec des opérations de relogement et l'octroi d'un capital décès aux familles endeuillées. Une semaine plus tard, le ministre de l'Intérieur déclare que 500 familles ont été déjà relogées. Par ailleurs, 189 familles ont réceptionné chacune une avance de 100.000 DA pour la perte d'un de leurs membres, en attendant bien entendu que le capital décès soit établi et versé dans sa totalité. Toujours dans un souci du gouvernement de ne pas abandonner les sinistrés, plusieurs familles ont bénéficié d'une enveloppe de 200.000 DA pour réparer les habitations ayant subi des dommages. Dans le même chapitre, plus de 18.000 lignes téléphoniques sur les 30.000 endommagées ont été rétablies, huit jours plus tard. Treize jours après les inondations, on apprend que 2.224 familles ont été relogées à travers les 14 wilayas touchées par les intempéries, dont 930 dans la capitale. En outre, la solidarité internationale a atteint un tel degré dépassant de loin celle exprimée en 1980, après le séisme de Chlef. Le cri du gouvernement a trouvé écho dans les cinq continents. Mieux encore, à l'intérieur du pays, l'élan de solidarité des organisations, des partis, du patronat et des représentants de la société civile a été au-delà des prévisions les plus optimistes. A ce propos, les «recettes» réalisées par les secteurs public, privé et parapublic ont obnubilé tout un chacun. A titre d'exemple, l'UGTA a pu réceptionner 15.000 couvertures, 500 matelas, 600 tonnes de semoule et de farine, 1.000 cartons de pâtes, 25 cabines préfabriquées et plus de 10 milliards en espèces. Des acquis dont les sinistrés ont bénéficié dans moins de deux semaines après la catastrophe, sans compter les dons qui proviennent de citoyens anonymes. Il est vrai, enfin, que des lacunes ont été enregistrées avant, durant et après les inondations, mais le gouvernement a eu au moins le mérite de tenir 80% de ses engagements, mais également d'avoir réussi à sensibiliser les uns et les autres.