L'eurodéputée française Nadine Morano a suscité une vive polémique dans son pays en qualifiant la France de «pays judéo-chrétien» «de race blanche», si bien que son parti, Les Républicains (droite), a annoncé hier vouloir la priver des élections régionales de décembre. L'ancien président Nicolas Sarkozy, aujourd'hui chef du principal parti d'opposition, a saisi la commission nationale d'investiture des Républicains pour «retirer» Nadine Morano de la liste de candidats du parti dans l'Est de la France, selon un communiqué du parti. Samedi soir, sur un plateau de télévision, elle avait déclaré: «Nous sommes un pays judéo-chrétien (...) de race blanche, qui accueille des personnes étrangères». Ses propos ont été largement condamnés, notamment par la gauche, les défenseurs des étrangers et plusieurs voix dans son camp, notamment la tête de liste des Républicains dans l'Est, Philippe Richert qui a dénoncé «l'effet ravageur» de ses propos pour sa campagne. Malgré ces critiques, elle a «maintenu» hier ses déclarations. «Je n'ai rien dit de répréhensible. D'ailleurs je n'ai pas de plainte contre moi», a-t-elle notamment déclaré sur plusieurs médias. Elle a reçu le soutien encombrant du chef historique de l'extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, pour qui l'ancienne ministre a «énoncé une évidence historique multiséculaire» en qualifiant la France de pays de «race blanche». Habituée des déclarations à l'emporte-pièce, Nadine Morano fut à plusieurs reprises ministre de Nicolas Sarkozy dont elle a été un des défenseurs les plus ardents avant de voir son étoile pâlir après sa défaite aux élections législatives de 2012. Elle s'est d'ailleurs déclarée candidate à la primaire des Républicains en vue de l'élection présidentielle de 2017 contre l'ancien chef de l'Etat. En août 2014, elle avait déjà suscité la polémique en publiant sur Twitter et Facebook la photo d'une femme voilée sur une plage, mise en parallèle avec une autre photo, des années 1960, de l'actrice Brigitte Bardot en bikini sur le sable. «Voir cela sur le territoire des droits de l'Homme est exaspérant!», commentait-elle.