Suite au référendum en Suisse qui a vu les Suisses voter en majorité contre la construction de minarets, les vannes de l'hostilité à l'Islam en France sont à nouveau ouvertes. Le débat sur l'identité française, voulu et initié par le président français, dérape. Après le mot de trop du ministre de l'Intérieur Hortefeux, un très proche de Nicolas Sarkozy, sur un Arabe, c'est bon, mais beaucoup d'Arabes, bonjour les dégâts, après les commentaires du président français himself sur la votation des Suisses sur l'interdiction des minarets, son intervention a rajouté une couche dans le climat d'islamophobie qui règne en France. C'est la secrétaire d'Etat de celui-ci, Nadine Morano, qui s'est illustrée tristement lors d'un débat sur l'identité. Des débats organisés par les préfets, dans le style des régimes à parti unique. La députée, qui revendique avec force sa franchouillardise, a mis le paquet. À un jeune homme qui l'interrogeait sur la compatibilité de l'islam avec la République, elle a répondu : “On ne fait pas le procès d'un jeune musulman. Sa situation, moi, je la respecte. Ce que je veux, c'est qu'il se sente français lorsqu'il est français. Ce que je veux, c'est qu'il aime la France quand il vit dans ce pays, c'est qu'il trouve un travail et qu'il ne parle pas le verlan. C'est qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers. C'est qu'il essaye de trouver un boulot.” On ne lui fera pas l'insulte de lui dire quelle confond religion et nationalité, dès lors que le ton a été donné par Nicolas Sarkozy et son ministre de l'Identité, un “théoricien” du socialisme à la sauce française, repenti et au service de la droite la plus à droite que la France ait connu. Le Pen fait pâle figure devant les saillies de ce sherpa du PS français. Ses logorrhées contre les immigrés frisent la xénophobie et le racisme. La religion musulmane dans le sarkozysmze est clairement pointée comme posant un problème ! Après la burqa, ce sont les casquettes des jeunes musulmans qui sont ciblées, comme si le droit de porter la casquette était plus légitime pour les uns que pour les autres. Certains en France, comme les verts, veulent ne voir dans cette posture de Sarkozy qu'une simple stratégie pour récupérer les voix des derniers lepénistes, à quelques mois de des élections régionales. Charters pour les Afghans, dérapages successifs racistes et islamophobes, ce ne sont pas des attrape-voix. Force est de constater que c'est le logiciel même de la nouvelle droite version Sarkozy qui tire sur tout ce qui ne l'agrée pas, sur tout ce qui l'incommode. Sarkozy ne répète-t-il pas à l'envi que la civilisation française est judéo-chrétienne. Ce jeu peut s'avérer très dangereux pour la cohésion sociale française, déjà sur des béquilles. Mais aussi, à trop pousser le bouchon du racisme, les Français ne finiront-ils pas par préférer l'original à la copie. Sarkozy court le risque que sa manœuvre lui revienne dans la figure comme un boomerang par une remontée spectaculaire du Front national. Des responsables français s'inquiètent du devenir de l'exception française qui a fait la grandeur de leur pays et commencent à s'interroger sur la prochaine présidentielle de 2012. La femme de Sarkozy a dit pour sa part qu'elle ne souhaitait pas vivre cinq années de plus à l'élysée. Ce n'est pas une parole dans l'air. Elle a été prononcée sur TF1, la télévision de l'establishment, le média des électeurs lambdas qui font pencher la balance électorale.