Les groupes terroristes ne désarment toujours pas dans les régions montagneuses de l'est du pays. Selon des sources sécuritaires dignes de foi, une bombe artisanale a pu être désamorcée ce dimanche à temps au niveau de la localité de Staïha, dans la commune montagneuse de Bouchtata, à l'ouest du chef-lieu de Skikda. L'engin de la mort avait été déposé à quelques dizaines de mètres à peine du siège de la garde communale, à l'endroit même où avait été commis un double attentat à la bombe le 25 octobre. Cette fois-ci encore, la bombe avait été déposée, vraisemblablement par le même groupe, sur le bas-côté de la route menant vers la caserne, à proximité d'une station de bus. Ce n'est hélas pas la vigilance des services de sécurité qui a permis d'empêcher le drame, alors que le double attentat devrait encore rester dans les mémoires, mais uniquement la pluie, tombée drue qui a mis à nue une partie de l'engin enfoui sous terre, donnant l'alerte aux citoyens, qui se sont empressés à leur tour de prévenir les services de sécurité. Il est heureux de constater que cette fois-ci, il n'y avait pas un autre engin dissimulé à proximité du premier dans le but de provoquer le maximum de dégâts et de victimes, ce qui constitue une des méthodes de prédilection du GIA dont les quelques «survivants» ont rejoint les rangs du Gspc activant encore à l'est et au centre du pays. Il est à rappeler que le double attentat du mois dernier, en plein mois de Ramadan, avait fait renouer Skikda, non sans raison, avec la terreur. Ce double attentat, commis non loin des redoutables monts de Collo où seraient terrés les hommes de Brouche, avait causé deux blessés. Le premier engin, en explosant, a blessé deux gardes communaux, B.D. et Z.A. L'un d'eux, a-t-on appris, a, hélas, succombé à ses blessures. Il a été mis en terre ce dimanche en présence d'une foule nombreuse. Le second engin, qui a explosé au moment où les services de sécurité se trouvaient en force sur les lieux, avaient touché un officier de la gendarmerie. Ce qui étonne, dans ces attaques à répétition, c'est que les terroristes arrivent à s'infiltrer jusqu'à quelques dizaines de mètres d'un cantonnement de la garde communale, censé être surveillé et protégé par les gendarmes et les gardes communaux. Le fait que ces attaques se poursuivent ainsi, renseigne assez sur la baisse de vigilance, mais aussi le laisser-aller des citoyens dont certains ont forcément dû remarquer les mouvements suspects des éléments du Gspc sans en prévenir les services de sécurité. Il convient de rappeler que le Gspc de la région de Skikda obéit à deux émirs, jusque-là concurrents. Il s'agit de Brouche d'une part et de Kaâkaâ d'autre part. Ces derniers, alléchés par le trésor de guerre de ce groupe terroriste, avaient fait jonction récemment dans le but de s'opposer au nouvel émir national du Gspc, lequel aurait dépêché dans les monts de Koléa des hommes «puissamment» armés en vue d'en prendre le contrôle. Le Gspc, qui fait face à un pressing sans précédent au niveau de ses maquis traditionnels en Kabylie depuis l'élimination de son émir national, Nabil Sahraoui et qui a lamentablement échoué dans ses tentatives d'infiltration de la capitale, pourrait être tenté de se redéployer dans les maquis de l'Est, notamment dans les redoutables monts de Skikda où les islamistes armés ont toujours été présents depuis le début du terrorisme en 1992. C'est ce que confirment ces attentats à répétition. Nous croyons savoir qu'un vaste ratissage a été déclenché dans toute la région, immédiatement après la découverte de l'engin explosif. Aucun bilan n'a été fourni. Il se poursuivait, hier, à l'heure où nous mettions sous presse.